Vous trouverez ci-joint et ci-dessous la déclaration FSU faite en début de ce CTPD.
Déclaration FSU
CTPD Premier degré du lundi 9 février 2009
Depuis le dernier CTPD du 28 janvier dernier, il y a eu la grève du jeudi 29 janvier avec une mobilisation exceptionnelle, la presse a parlé de mobilisation historique.
Cette grève interprofessionnelle a même été qualifiée de grève générale. Cette grève est en effet exceptionnelle de par son ampleur, de par son unité (appel unitaire des huit organisations syndicales de ce pays) mais aussi de par son contenu revendicatif (lui aussi unitaire).
L’autre élément significatif de cette grève du 29 janvier c’est qu’elle a été soutenue par plus de deux tiers des Français. C’était la première fois, depuis l’arrivée au pouvoir de Sarkozy, qu’un mouvement social recueillait une telle adhésion auprès de l’opinion publique. Ce soutien ne s’est pas démenti après la journée de grève ni même après l’intervention télévisée du chef de l’Etat.
Cette journée d’action va trouver des prolongements unitaires car l’intervention télévisée du Président de la République n’a apporté aucune réponse aux revendications portées par le mouvement social. S’il a tenté de donner le sentiment qu’il voulait faire bouger les lignes, il a en réalité tout fait pour esquiver ses responsabilités et ne pas répondre aux attentes et aux revendications des personnels.
Pire, il a répondu par la négative à l’exigence de l’abandon des suppressions de postes dans la Fonction Publique. Pas plus qu’il n’a répondu aux revendications salariales : ni augmentation du SMIC, ni perspective de progression du pouvoir d’achat des fonctionnaires, ni ouverture de négociations salariales…
Pas de réponse non plus sur le retrait du projet de statut des enseignants chercheurs. Le mouvement de grève dans les universités se poursuit, notamment par la journée de mobilisation de l’Université et de la recherche le 10 février.
Le gouvernement a fait le choix maintenir un budget de l’Education qui poursuit les régressions et qui poursuit le choix de l’abandon de l’ambition éducative.
Dans l’Education, nous vivons une crise qui se traduit par des réformes à marche forcée, sans réelle consultation ou prise en compte de l’avis des personnels, de leurs représentants et plus largement de la communauté éducative. Pour le 1er degré, citons : les programmes du primaire, la suppression du samedi matin, les RASED, la mise en cause de l’école maternelle, les évaluations, le déni de l’expertise professionnelle des enseignants, les EPEP etc…
Une crise qui se traduit aussi par des suppressions massives d’emplois qui privent le système éducatif de toute capacité d’intervention pour améliorer la qualification de la jeunesse.
C’est dans ce contexte qu’intervient la carte scolaire.
Pour cette rentrée, 13 500 suppressions d’emplois sont annoncées dans l’éducation nationale, 6 000 pour le premier degré dont 3 000 postes de RASED.
Les actions que nous avons menées, manifestation nationale, grèves du 20 novembre et du 29 janvier, pétition pour soutenir les RASED qui a recueilli près de 250 000 signatures, ont contraint le ministre à revenir sur les 3 000 suppressions de postes dans les RASED selon la formule “1 500 suppressions et 1 500 postes surnuméraires”.
Le ministère a même rappelé dans le relevé de conclusion de la réunion de négociation préalable de la grève du 29 janvier, je cite, “que ces
affectations de maîtres surnuméraires ne se feraient pas au détriment de l’accueil des élèves et de l’ouverture de classes ”.
Mais nulle part nous n’avons trouvé de traduction budgétaire de cette affirmation. Il est pourtant réaffirmé après la réunion au ministère du 5 février sur “le traitement de la difficulté scolaire” que les inspecteurs d’académie ne doivent pas compenser l’application de ces mesures (les 1 500 surnuméraires) par des fermetures ou des non ouvertures d’autres
postes.
Dans le document que vous nous proposez, on trouve 17 propositions de maîtres surnuméraires dans les réseaux.
Nous exigeons que la base de départ se fasse sur 23 postes “sédentarisés” et 23 postes “surnuméraires” et non les 29 et 17 que vous proposez.
Si le ministre n’est pas un menteur, elles ne devraient donc se traduire ni par 17, ni par 23 fermetures de postes ! C’est ce que nous allons voir tout à l’heure…
Concernant les RASED, sachez monsieur l’Inspecteur d’Académie, que nous continuons à demander le maintien de tous les postes RASED et, quelles que soient les décisions que vous prendrez aujourd’hui, nous gardons comme objectif, par de nouvelles actions de grève, de gagner un collectif budgétaire qui permettrait de détricoter les mesures qui seront prises.
Pour notre académie, ce sont 110 postes qui sont supprimés avec un cadrage particulier : 0 au titre de la démographie, 95 au titre des RASED et 15 au titre des MAD…
A l’issue du CTPA, le Recteur a décidé de couper la poire en deux : – 55 postes pour les AM et – 55 postes pour le Var. Ceci ne correspond pas à la réalité du terrain : le Var présente un déficit d’environ 80 postes par rapport aux AM.
En ce qui concerne l’évolution des effectifs, la donnée la plus fiable c’est le comparatif de constat à constat : l’écart constat 2008/2007 fait apparaître pour l’académie -1869 élèves, avec pour le Var -829 élèves et pour les AM -1040 élèves.
Malgré les prévisions annoncées pour la rentrée 2009, il faudra attendre l’écart constat 2009/2008 pour être fixés.
Il est sans doute inutile de rappeler que, de surcroit, notre académie reste en retard par rapport aux moyennes nationales.
S’il est une chose dont nous pouvons nous féliciter, et ce sera la seule, c’est de disposer du document exhaustif de toutes les écoles du département.
L’année dernière le Var avait une dotation positive de 9 postes, ce qui n’avait pas empêché la fermeture de nombreuses classes. Cette année avec une dotation zéro mais une annonce nébuleuse de – 55 postes, la situation dans les écoles va être pire, d’ailleurs le document proposé liste 86 propositions de fermetures de classes pour 10 ouvertures, soit une balance de -76).
Dans ces conditions, plus difficiles, nous avons pu constater que les pressions de l’administration se sont faites plus fortes sur nos collègues, c’est inadmissible.
Une collègue directrice a même été convoquée à l’inspection académique pour avoir réuni un conseil d’école extraordinaire où une motion a été adoptée pour faire part de leur inquiétude en ce qui concerne l’éventualité d’une fermeture de classe.
Quoi de plus naturel que d’exprimer cette inquiétude ? Ce qui est scandaleux ce n’est pas l’expression unanime de ce conseil d’école, mais cette convocation à l’IA et les menaces de sanction !
Enfin nous tenons à rappeler que nous n’acceptons pas la remise en cause du droit de grève par la loi du 20 août 2008 sur le SMA dont nous demandons l’abrogation.
Un collectif rassemblant des élus, des organisations syndicales (FSU et UNSA) et les parents d’élèves FCPE s’est créé dans le Var, département où les sanctions financières prononcées à l’encontre des élus (astreintes de 10 000 € par heure !!!) ont été les plus fortes de France
Il y aurait beaucoup à dire sur les conditions de l’accueil dans les écoles les jours de grève en terme de qualité et surtout de sécurité.
Et il y a beaucoup à dire sur l’état du non remplacement au quotidien, faute de
postes, et ce, tous les jours où il n’y a pas de grève…
Pour finir, nous tenons à rappeler que par le passé dans ce département et comme
c’est encore le cas dans les AM se tenait un groupe de travail préparatoire au CTPD. Nous pensons qu’il serait judicieux de revenir à cette pratique. Les travaux de ce CTPD risquent d’être plus longs que d’habitude. Ils seront rendus plus compliqués du fait des mesures prises au niveau des RASED. Mesures qui risquent d’interférer avec les autres mesures de carte. C’est pourquoi nous vous demandons de commencer nos travaux par la question des RASED.