Lors de ce CTPD, la FSU a demandé que soit observée une minute de silence en mémoire de Patrice MAURIN, membre de la délégation FSU au CTPD, décédé accidentellement le 23 décembre dernier.
Vous trouverez ci-joint et ci-dessous la déclaration faite par la FSU en début de CTPD.
Déclaration FSU CTPD Second degré
mercredi 28 janvier 2009
Le gouvernement a fait le choix de présenter au parlement un budget de l’Education qui poursuit les régressions, qui poursuit le choix de l’abandon de l’ambition éducative.
Pour cette rentrée, 13 500 emplois seraient supprimés, 5 000 pour le second degré auxquels doivent se rajouter 1 000 emplois de stagiaires (soient 450 ETP).
Pour notre académie, ce seraient 122 emplois qui seraient supprimés : 20 au titre de la démographie, 34 au titre des mises à disposition, 68 au titre du remplacement…
Depuis quelques mois, le président de la République, le ministre de l’Education se proclament les champions de l’écoute et de la concertation : mais ce n’est qu’une posture et les faits sont têtus :
Les manifestants de Saint Lô ont pu mesurer les qualités d’écoute et de concertation du président : uniformes bleus, matraques, gaz lacrymogènes, mise en examen de militants syndicaux…
Le peu de considération du ministre vis à vis des représentants du personnel en ne les informant que très partiellement des mesures de rentrée, la veille du CTPM,
Les annonces du ministre qui se succèdent sans consultation des représentants des personnels : calendrier scolaire, 5 000 précaires de plus dans les vies scolaire …
Depuis quelques jours les interventions de ministres, de membres de la majorité parlementaire, et même du président hier, tentent de nier la légitimité de la colère des salariés et tentent de disqualifier l’appel unitaire des organisations syndicales à la grève du 29 janvier, qualifiée par la majorité des éditorialistes de grève générale.
La grève de demain sera la première mobilisation de cette ampleur depuis longtemps, avec surtout une telle unité et une plateforme ambitieuse. Pour la Fonction Publique il est nécessaire d’ouvrir des négociations salariales et de revenir sur les 30 000 suppressions d’emplois.
D’après le président, ses ministres, ou les parlementaires de la majorité, l’heure serait à la solidarité à cause de la crise financière ou de la tempête. Les salariés, du secteur public et du secteur privé, et particulièrement les salariés de l’Education qui seront en grève demain sont solidaires des autres salariés, qui pour partie d’entre eux seront privés d’emploi.
Mais ils ne peuvent être solidaires d’un président et d’un gouvernement coupables de priver l’Etat de toute capacité d’intervention, par la loi TEPA procurant aux plus favorisés un bénéfice de 15 milliards d’euros.
Nous n’acceptons pas la remise en cause du droit de grève par la loi du 20 août 2008 sur le SMA dont nous demandons l’abrogation. Un collectif rassemblant des élus, des organisations syndicales FSU et UNSA et les parents d’élèves FCPE s’est créé dans le Var, département où les sanctions financières prononcées à l’encontre des élus ont été les plus fortes de France (rappel 10 000 € par heure !!!)
Nous ne nous laisserons pas intimider par la tentative de criminalisation de l’action collective et particulièrement par la proposition de loi sur les réquisitions dans les transports publics déposée par une cinquantaine de parlementaires.
La grève du 29 janvier est soutenue par 69% des Français (enquête CSA Opinion). C’est la première fois depuis l’arrivée au pouvoir de Sarkozy qu’un mouvement social recueille une telle adhésion auprès de l’opinion publique, ( hormis le mouvement contre le CPE).
Oui, c’est la crise, financière, économique, sociale et le gouvernement devra tenir compte du mécontentement des salariés de ce pays.
C’est la crise aussi dans l’Education et, là aussi, il s’agit d’une crise de confiance :
des réformes à marche forcée, sans réelle consultation ou prise en compte de l’avis des personnels, de leurs représentants et plus largement de la communauté éducative. Citons :les programmes du primaire, les EPEP, les RASED, la mise en cause de l’école maternelle, les évaluations, le deni de l’expertise professionnelle des enseignants, la réforme du lycée sur laquelle « rien ne devait être lâché » mais finalement retirée, les bacs professionnels…
les suppressions massives d’emplois qui privent le système éducatif de toute capacité d’intervention pour améliorer la qualification de la jeunesse.
C’est dans ce contexte qu’intervient la carte scolaire.
En collège, en constat 2008, les effectifs indiquent un dépassement de la prévision de 410 élèves dans notre académie.
Dans le Var, de prévision à prévision, il y a 296 élèves de plus et si le H/E est maintenu, il n’y a pas de rattrapage possible.
Alors qu’on constate une démographie positive sur l’académie, 122 ETP seraient supprimés
C’est tout simplement incompréhensible : 20 de ces suppressions se font au titre de la démographie et du rééquilibrage.
Or, pour ce qui est de la démographie, le nombre d’élèves augmente…
Quant au « rééquilibrage » qui correspondrait à une meilleure répartition des moyens entre les académies, c’est invraisemblable ! Notre académie est parmi les plus mal classées et avec ce critère, nous ne devrions pas redistribuer nos moyens mais, au contraire, en recevoir…
Cette rentrée continuera de placer nos collèges à la 26ème place sur 30 pour le nombre d’élèves par classe (24,55 contre 23,9 au niveau national) si l’on en croit les dernières statistiques publiées par la DEP. Pour arriver à la moyenne, cela nécessiterait un peu plus de 1330 heures soient 75 postes, c’est à dire l’équivalent d’unp poste par établissement…
Pourquoi le taux d’encadrement de nos collégiens doit-il être le 26ème sur 30 ? Pourquoi le taux d’encadrement de nos lycéens doit-il être le plus mauvais de France ?
Nos députés, si prompts à dénoncer l’irresponsabilité des organisations syndicales, seraient bien inspirés de questionner le ministre de l’Education sur le bien fondé de la sanction infligée à nos élèves.