Déclaration FSU – CTPD 2nd degré – 30 janvier 2008

Le CTPA s’est tenu à Nice le lundi 21 janvier et nous vous avons demandé de déplacer le CTPD qui était prévu le 22 janvier. Nous prenons acte du report du CTPD à ce jour, ce qui permettait de laisser du temps entre les mesures annoncées par le recteur et cette réunion…

Nous profitons de cette déclaration pour réitérer notre demande de

recevoir, en plus des documents papiers, les documents sous forme

télématique (nous vous avons fourni à cet effet les adresses internet de

nos représentants au CTPD)

Des documents internes de certains établissements ont fait connaitre

les dotations en heures postes et en HSA, ces documents sont pour le

moins très maladroits et peu respectueux des commissions paritaires.

Le respect du dialogue social et le respect de la consultation

paritaire doivent primer.

Nous sommes intervenus hier auprès de votre cabinet et auprès du

rectorat, et nous avons eu l’assurance que les décisions, tant

pour le Var que pour les AM, seraient annoncées à l’issue des

travaux du CTPD, ce dont nous nous félicitons.

Une fois posées ces questions de forme, venons-en au fond.

Comme nous l’avons exprimé au CTPA, la baisse académique est très

inférieure à la baisse nationale. Nous persistons à penser qu’il

aurait fallu profiter de l’inflexion démographique pour

rattraper les retards.

La “baisse du plafond d’emploi des personnels enseignants”, autrement

dit, les 185 suppressions d’ETP ne le permettront pas.

Les paradoxes en politique sont parfois surprenant et cruels : au

moment même où le Président et son gouvernement sont obligés de

s’exprimer pour tenter de sauvegarder les 595 emplois d’Arcelor Mittal, les dotations en heures d’enseignement (DGH) tombent dans les établissements, faisant apparaitre l’ampleur du plan de suppression d’emplois, organisé et planifié par ce même gouvernement dans l’Education Nationale. Le décor est planté : il s’agit de supprimer 20 000 emplois par an pour les 4 ans à venir !

Dans cette académie et dans le 2nd degré, il y a eu 749 élèves en moins à la rentrée 2007 : c’est la moitié de ce qui était prévu…

Le ministère annonce une remontée des effectifs en collèges pour la

rentrée 2008. Pourquoi ne la retrouverait on pas dans notre académie ?

Rappelons que l’académie de Nice est toujours 22ème sur 26 pour les

collèges.

Maintenir le H/E pourrait être un axe intéressant, mais ça ne sera pas

le cas, sauf si les collègues acceptent les HS, ce dont nous doutons fortement.

L’idéologie est à l’oeuvre : pour notre académie,
- 2 963 heures, c’est à dire l’équivalent de 165 ETP

+ 2 547 HS, c’est à dire l’équivalent de 146 ETP

Pour notre académie, dans les lycées, il s’agit tout simplement

d’une suppression de poste pour un élève de moins…

Il est absurde, en particulier dans une académie comme la nôtre, de supprimer des emplois pour les transformer en HS (à hauteur de 60% !).

Cela aura pour conséquence de mettre des contractuels au chômage.

Qu’on se comprenne bien, il ne s’agit pas d’HS en plus, mais de suppressions d’emplois transformées en HS.

La grande nouveauté, c’est l’application dans notre ministère,

du célèbre slogan “travailler plus pour gagner plus”. La recette est

simple : pour augmenter le pouvoir d’achat des personnels enseignants

dont tout le monde s’accorde à dire (gouvernement compris) qu’il a

sérieusement chuté, on “flingue” plusieurs postes dans les

établissements et ceux qui restent se partageraient le gâteau…

Les calculs peuvent commencer dans les établissements : un départ à la

retraite, le poste est supprimé mais au moins on n’aura pas de

départ obligé… Mais le plus souvent, nos collègues vont réaliser les

situations difficiles qu’ils vont devoir affronter : le poste supprimé

signifiera un passage au mouvement, ce qui dans la conjoncture actuelle

présentera de gros risques de se retrouver sur des postes à des

dizaines de kilomètres, voire un changement de département.

Quant aux élèves, il faudra qu’ils s’habituent à des classes

surchargées…

Nous refusons cette logique dommageable pour tous, élèves et

enseignants.

Nous demandons le rétablissement des postes supprimés et la

revalorisation de nos métiers sur la base d’une augmentation du point

d’indice et non sur l’alourdissement de la charge de travail par la

suppression de postes !

Nous appelons nos collègues à refuser les HS et à combattre les

pressions (notamment pour nos collègues à temps partiels). Nous

les appelons à refuser la DGH avec les HS.

C’est dans ce contexte que la grève du 24 janvier a été un nouveau temps fort des luttes et elle a le mérite d’avoir été bien suivie !

Plus de 50% , selon notre chiffrage, y compris dans les collèges.

Nous continuerons de porter l’exigence de créations de postes, de

défendre la qualité du service public et d’augmentation du PA pour

les personnels.

A ce sujet nous tenons à relever l’indécence des propos de Xavier

Darcos. Tentant de justifier l’attribution d’une prime de noël de 750 euros aux chefs d’établissements, le ministre choisit d’opposer les personnels de direction aux enseignants : indiquant, “un proviseur, c’est pris toute la journée”, le même ministre invite les enseignants “à payer

davantage de leur personne” ! C’est insultant pour tous nos collègues !

La volonté du gouvernement de refuser d’augmenter les salaires

des enseignants et des fonctionnaires , de diminuer les recrutements et, dans le même temps, vouloir essayer de les convaincre d’assurer beaucoup plus d’HS est inacceptable et ne correspond pas aux exigences de nos métiers.

Elle sonne aussi faux que les propos du candidat Sarkozy pendant la campagne électorale : “je serai le président de l’augmentation du PA”.

Aujourd’hui, il prétend ne pas avoir d’argent pour les salaires…

Il s’est lui même augmenté de 172% et a fait cadeau de 15 milliards d’euros aux plus riches dans le cadre du bouclier fiscal.

Un mot sur la laïcité : le discours de Latran où a été développée une

conception de la laïcité et de la place de l’église dans la République

est inquiétant. “Fille ainée de l’église” la France devrait assumer ses “racines chrétiennes, et même les valoriser, tout en défendant la laïcité enfin parvenue à maturité”, c’est à dire considérant les religions comme un atout.

A l’heure où l’existence même des services publics est remise en cause

en particulier dans les zones rurales, affirmer comme une évidence que “la désaffection progressive des paroisses rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie des prêtres, n’ont pas rendu les français plus heureux” prend une dimension particulière …

Le paragraphe sur la situation comparée de l’instituteur et du curé est lui aussi révélateur.

La défense du service public et laïque d’éducation est plus que jamais d’actualité !

Il n’est pas possible de ne pas évoquer la remise en cause du droit

de grève.

Dans l’Education Nationale, le gouvernement a choisi la provocation en prétendant instaurer un “service minimum”.

Il est d’abord responsable puisqu’incapable de prévenir une grève car il refuse de négocier.

Il est aussi incapable d’assurer le “service maximum” car incapable

(faute de postes) d’assurer les remplacements au quotidien.

Même si le “service minimum” a fait un “flop” dans notre département,

certaines communes ont voulu faire du zèle, des ripostes y ont déjà été

menées.

Nous vous mettons en garde : si le ministre veut changer les règles du

jeu, nous changerons notre comportement. D’une situation

apaisée les jours de grève, le risque est grand de passer à une situation conflictuelle.

Sur le fond il s’agit bien d’une remise en cause du droit de grève, déjà annoncée dans les transports, maintenant dans l’éducation nationale.

La FSU dénonce la volonté ministérielle d’entraver le droit de grève et s’opposera à toute tentative allant dans ce sens, notamment l’obligation de se déclarer gréviste à l’avance.

Nous ne sommes pas dupes ! Cette attaque contre le droit de grève

coïncide avec la politique de suppressions massives de postes dans

la Fonction Publique et tout particulièrement dans l’Education Nationale.

Elle coïncide aussi avec les suppressions de postes de cette

carte scolaire, tant dans le second degré que dans le premier degré,

carte scolaire “courageusement “ reportée après les élections municipales !

Devant cette situation de carte scolaire, vous devez savoir qu’on ne

restera pas sans rien faire. Nous appelons nos collègues à combattre ces mesures gouvernementales.

Vous pouvez vous attendre à des actions locales et à tous les niveaux où ce sera nécessaire.