Le 22 mars a rassemblé près de 7000 manifestant-es à Toulon et plus de 700 à Draguignan : une réussite !
Une nouvelle date de mobilisation est en discussion avec l’ensemble des fédérations et confédérations.
Ci-dessous vous trouverez le texte de parole commune lu par la FSU.
Savez-vous ce qu’est une société juste et égalitaire pour notre président de la République ? C’est un monde dans lequel plus personne ne sera privilégié par rapport à un autre … Et vous savez qui sont les privilégiés pour lui ? Non … pas le patronat, pas les « fils de » qui augmentent leur rente de génération en génération, pas les grands financiers, pas celles et ceux qui gagnent des millions et qui n’ont jamais travaillé pour s’enrichir … Non cela, ils méritent ce qu’ils ont ! D’ailleurs il faut alléger leurs impôts… vous savez … c’est ce que M. Macron appelle la théorie du ruissellement. Non mes camarades … pour lui …les privilégiés c’est nous !
Si vous avez l’impression d’être mal payés c’est parce que certains le sont mieux que vous alors qu’ils ne le méritent pas ; si vous avez l’impression que la société est injuste, c’est parce qu’il y a des fonctionnaires. Répétant cela en boucle, le Président Macron dresse les agriculteurs contre les cheminots au salon de l’agriculture, les retraité-es contre les actifs quand il augmente la CSG, les salarié-es contre les privé-es d’emploi, les fonctionnaires contre les salarié-es du privé quand il parle retraite et emploi à vie. La « justice » prônée par ce gouvernement n’est qu’un leurre auquel il annonce qu’il va mettre fin : fin des corporatismes, fin du « gaspillage », fin des syndicats … En tout cas, c’est ce qu’il croit !
Et oui c’est nous les « privilégiés », les fonctionnaires. Et pourtant … Loin de l’image caricaturale que certains voudraient faire passer, le dernier rapport annuel de la Fonction Publique brosse un tout autre portrait. On note des salaires qui décrochent lentement mais inexorablement par rapport au privé alors même que l’ancienneté des agent-es et leur qualification augmentent plus que dans le privé ; de plus nous sommes face à une Fonction Publique qui vieillit, l’âge moyen des agents ne cessant de croître.
16% des fonctionnaires sont soumis à des astreintes (contre 8% dans le privé), 36% travaillent le dimanche (26% dans le privé), 17,5% travaillent de nuit (14,9 dans le privé). Les salarié-es du privé ont d’autres contraintes : précarité importante, CDD trop nombreux, pressions en tout genre… Chaque métier, chaque corporation connaît des difficultés qui lui sont propres, chacune, par la lutte, les grèves et la négociation a essayé d’avoir de meilleures conditions de travail. Toutes et tous, on essaie de faire au mieux notre travail, on essaie d’aller vers une société meilleure plus émancipatrice. L’intérêt du pouvoir c’est de nous diviser, de chercher des boucs émissaires … ne soyons pas dupes, unissons-nous !
Aujourd’hui 22 mars, c’est un jour de grève pour les fonctionnaires et de toutes celles et ceux qui veulent défendre la Fonction Publique. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas solidaires des retraité-es, des autres corps de métier, des cheminots par exemple qui sont en grève aujourd’hui. Cela signifie simplement que nous aussi nous voulons faire reconnaître nos métiers, notre pénibilité, notre difficulté à faire vivre des services publics vraiment au service des populations.
Personne n’est dupe : la fin du statut des Cheminots ne permettra pas aux trains d’arriver à l’heure, ni de combler le déficit de plus de 40 milliards d’euros! A la SNCF comme ailleurs, si des dysfonctionnements existent, c’est bien par le manque de moyens affectés à nos services publics depuis des années ! De même moins de fonctionnaires, qui plus est mal payés et méprisés, cela ne donnera pas un service de qualité garant d’égalité sur le territoire aux usagers !
Le 10 octobre 2017, à l’appel de 9 organisations syndicales, des centaines de milliers d’Agents de la Fonction publique étaient en grève et manifestaient pour l’emploi, les salaires, les conditions de travail, pour un service public de qualité pour toutes et tous sans distinction sociale ou géographique.
Dans ce cadre, les organisations syndicales ont demandé à être reçues par le Ministre pour porter leurs revendications. Aujourd’hui, quelle est la réponse du Gouvernement et du Président Macron ?
Nouvelle année de gel du traitement de base (cela fera la septième), CSG à peine compensée, augmentation des cotisations pour pension, non-paiement d’un jour de carence pour maladie, … La liste de nos plaies est connue, elle a pour conséquence la paupérisation continue des agent-es de la fonction publique qui ont perdu 9% de pouvoir d’achat depuis 2010 ! Ajoutez à cela : la suppression annoncée de 120 000 postes, la mise en place d’un plan de départs volontaires, et la volonté d’utiliser davantage de contractuels et moins de statutaires.
Raisons budgétaires ? C’est ce qu’on nous disait, il y a huit ans ! Et les fonctionnaires ont alors vu leur traitement gelé durant 6 longues années (2010 à 2016) pour contribution au redressement des comptes publics.
Oui, le gouvernement a décidé de s’attaquer frontalement à la fonction publique, à ses missions et ses agent-es. Que ce soit en matière de pouvoir d’achat, de défense des missions publiques et des moyens qui leurs sont attribués, les politiques actuelles vont dans le mauvais sens tant pour les agent-es, que les missions publiques et la population.
Les conditions de travail n’ont jamais été autant dégradées. De nouvelles suppressions d’emplois et le plan de départs « volontaires » aggraveront encore cette situation. Aujourd’hui nous voulons :
- Le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat, le dégel immédiat de la valeur du point d’indice et l’augmentation du pouvoir d’achat.
- L’abrogation du jour de carence.
- Des créations d’emplois statutaires indispensables au bon fonctionnement du service public.
- Un plan de titularisation et des mesures fortes contre la précarité.
- Une amélioration des conditions de travail.
- La préservation et l’enrichissement du Statut Général.
Parce que la Fonction Publique et les Services publics sont garants de l’intérêt général au service de la cohésion sociale, les Organisations syndicales CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, CFE-CGC, CFTC, SE UNSA font le constat que leurs positions et leurs revendications ne sont toujours pas entendues et elles ont appelé aujourd’hui à cette manifestation … et vous y avez répondu !
Mes camarades, tous ensemble, nous pouvons tout !
Casse du statut de la Fonction Publique, casse du statut de cheminot, casse du code du travail ….. M. Macron a un objectif : la casse de tous les statuts collectifs pour généraliser les contrats individuels et la précarité.
Mais nous nous serons uni-es, nous pensons collectif. L’avenir ce n’est pas l’individu seul face au système, le travailleur ou la travailleuse, la retraitée ou le retraité auxquels on gomme toute singularité pour ne pas reconnaître la pénibilité de chaque métier, les contraintes de chaque corps et tout cela pour faire des économies. L’avenir c’est nous. C’est nous qui l’écrivons aujourd’hui à l’occasion de cette journée de grève et de manifestation et nous irons … jusqu’à la victoire !