Suite au rassemblement réussi devant la Préfecture mercredi 18 février à 14 h (plusieurs centaines de collègues) où plusieurs écoles, collèges, et collègues de l’enseignement supérieur et des IUFM étaient présents, le CDEN s’est tenu jusques vers 19 h dans les locaux de la préfecture.

L’IA annoncera ses décisons de Carte Scolaire 1er degré aujourd’hui jeudi 19 février 2009.

Déclaration FSU au
CDEN du mercredi 18 février 2009

Ce CDEN se tient une semaine après qu’il ait été boycotté par la quasi totalité de ses composantes : tous les syndicats de l’éducation nationale(FSU, UNSA, CSEN), les deux fédérations de parents d’élèves (PEEP et FCPE), les oeuvres complémentaires de l’école ainsi que des élus.

Un boycott dans de telles conditions exprime la protestation, l’inquiétude et la colère face à la politique qui est mise en oeuvre dans l’éducation.

Il signifie la gravité de la situation à laquelle nous sommes confrontés.

C’est ce que nous avons exprimé tous ensemble devant la presse le 10 février.

Ce CDEN est marqué par la protestation exprimée par les manifestants, personnels de l’éducation, parents d’élèves, universités et IUFM…

C’est un signe de mécontentement qui ne trompe pas !

Le gouvernement a fait le choix de présenter au parlement un budget de l’éducation qui poursuit les régressions et qui poursuit le choix de l’abandon de l’ambition éducative.

Pour la rentrée 2009, 13 500 emplois sont supprimés, 5 000 pour le second degré auxquels doivent se rajouter 1 000 emplois de stagiaires (soit 450 ETP) et 6 000 pour le premier degré dont 3 000 au titre des RASED. (1 500 / 1 500 nous allons y revenir)

Le gouvernement a dû faire face à la grève du 29 janvier avec une mobilisation exceptionnelle (la presse a parlé de mobilisation historique). Cette grève a été exceptionnelle par son unité (appel unitaire des huit organisations syndicales de ce pays) mais aussi par son contenu revendicatif (lui aussi unitaire).

Cette grève du 29 janvier a été soutenue par plus de deux tiers des Français.

C’est la première fois, depuis l’arrivée au pouvoir de Sarkozy, qu’un mouvement

social recueille une telle adhésion auprès de l’opinion publique.

On notera que ce soutien ne s’est pas démenti après l’intervention télévisée du chef

de l’Etat, qui n’a apporté aucune réponse aux revendications portées par le

mouvement social.

C’est pourquoi une nouvelle journée de grève interprofessionnelle unitaire a été

annoncée pour le 19 mars prochain.

C’est aujourd’hui que se tient la réunion de 5 organisations syndicales avec le président de la république, réunion obtenue suite à la puissante grève du 29 janvier.

Nous constatons que malgré le projet de loi sur la représentativité syndicale, toutes les organisations syndicales représentatives ne sont pas invitées dans le sommet social d’aujourd’hui.

Pour la FSU, l’emploi public est une des clés de la relance économique dans la crise actuelle.

Pour l’heure, non seulement le gouvernement n’a pas répondu aux attentes et aux revendications des personnels, mais pire encore, il a répondu par la négative à l’exigence de l’abandon des suppressions de postes dans la Fonction Publique. Il n’a pas répondu aux revendications salariales : ni augmentation du SMIC, ni perspective de progression du pouvoir d’achat des fonctionnaires, ni ouverture de négociations salariales…

Pas de réponse non plus sur le retrait du projet de statut des enseignants chercheurs. Le mouvement de grève s’est étendu dans les universités et les journées de mobilisation de l’Université et de la recherche avec les IUFM se poursuivent (l’université est présente dans le rassemblement devant la préfecture) et demain jeudi 19 février une nouvelle journée nationale d’action est décidée dans ce secteur.

Dans l’Education, nous vivons une crise qui se traduit par des réformes à marche forcée, sans réelle consultation ou prise en compte de l’avis des personnels, de leurs représentants et plus largement de la communauté éducative.

Citons pêle mêle : la réforme du lycée, le bac professionnel, les programmes du primaire, la suppression du samedi matin, les RASED, l’école maternelle, les EPEP, les évaluations, le déni de l’expertise professionnelle des enseignants, etc…

Cette crise se traduit aussi par des suppressions massives d’emplois qui privent le système éducatif de toute capacité d’intervention pour améliorer la qualification de la jeunesse.

C’est donc dans ce contexte qu’intervient la carte scolaire de notre académie et de notre département.

Pour notre académie, qui reste une académie en retard dans la plupart des domaines, la situation ne va pas s’améliorer, bien au contraire…

Dans le second degré : 122 emplois sont supprimés (20 au titre de la démographie, 34 au titre des MAD et 68 au titre du remplacement)

En collèges, en constat 2008, les effectifs indiquent un dépassement de la prévision de 410 élèves dans notre académie.

Dans le Var, de prévision à prévision, il y a 296 élèves de plus et si le H/E est maintenu il n’y a pas de rattrapage possible.

Cette rentrée continuera de placer nos collèges à la 26ème place sur 30 pour le nombre d’élèves par classe (24,6 contre 23,9 au niveau national).

Selon les statistiques de la DEP il faudrait environ 75 postes en collèges (soit l’équivalent d’un poste de plus par collège) pour arriver à la moyenne nationale.

Dans le premier degré 110 postes sont supprimés ( 0 au titre de la démographie, 95 au titre des RASED et 15 au titre des MAD)

A l’issue du CTPA, le Recteur a décidé de couper la poire en deux : – 55 postes pour les AM et – 55 postes pour le Var. Ceci ne correspond pas à la réalité du terrain : le Var présente un déficit d’environ 80 postes par rapport aux AM.

L’année dernière, le Var avait une dotation positive de 9 postes.

Cette année avec une dotation zéro poste au titre de la démographie mais avec – 55 postes au global, la situation dans les écoles va être pire.

Dans ces conditions, plus difficiles, nous avons pu constater et dénoncer que les pressions de l’administration se sont faites plus fortes sur nos collègues. C’est pour nous, inadmissible.

Les actions que nous avons menées et la pétition pour soutenir les RASED qui a recueilli près de 250 000 signatures, ont contraint le ministre à revenir (au moins en paroles) sur les 3 000 suppressions de postes dans les RASED selon la formule “1 500 suppressions et 1 500 postes surnuméraires”. Le ministère a même rappelé dans le relevé de conclusion de la réunion de négociation préalable de la grève du 29 janvier, je cite, “que ces affectations de maîtres surnuméraires ne se

feraient pas au détriment de l’accueil des élèves et de l’ouverture de classes ”.

Mais nulle part nous n’avons trouvé de traduction budgétaire de cette affirmation.

Il est pourtant réaffirmé après la réunion au ministère du 5 février sur “le traitement de la difficulté scolaire” que les inspecteurs d’académie ne doivent pas compenser l’application de ces mesures (les 1 500 surnuméraires) par des fermetures ou des non ouvertures d’autres postes.

Or c’est précisémment ce qui se passe et qui nous fait conclure que le ministre Darcos est un menteur.

Dans le document qui nous est proposé, pour 46 fermetures en RASED, on trouve 29 fermetures “sèches” en RASED et 17 propositions de maîtres surnuméraires dans les réseaux.

Nous continuons d’exiger que la base de départ se fasse sur 23 postes

“sédentarisés” et 23 postes “surnuméraires”.

Ce qui veut dire que nous n’acceptons pas les “29 et 17” qui sont proposés.

Concernant les RASED, nous continuons à demander le maintien de tous les postes RASED et nous gardons comme objectif, par de nouvelles actions de grève, de gagner un collectif budgétaire qui permettrait de détricoter les mesures qui seront prises.

Enfin nous tenons à rappeler dans ce CDEN et devant le préfet, que nous n’acceptons pas la remise en cause du droit de grève par la loi du 20 août 2008 sur le SMA dont nous demandons l’abrogation.

Un collectif rassemblant des élus, des organisations syndicales (FSU et UNSA) et les parents d’élèves FCPE s’est créé dans le Var, département où les sanctions financières prononcées à l’encontre des élus (astreintes de 10 000 € par heure !!!) ont été les plus démesurées de France.

Il y aurait beaucoup à dire sur les conditions de l’accueil dans les écoles les jours de grève en terme de qualité et surtout de sécurité.

Et il y a beaucoup à dire sur l’état du non remplacement au quotidien, faute de postes, et ce, tous les jours où il n’y a pas de grève…

Mais là, le gouvernement qui en est directement responsable, préfère se taire !