A l’annonce de la venue de Jean Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale, dans le Var, la FSU a demandé une audience. Les organisations syndicales ont été reçues  par un de ses conseillers techniques, Thierry Ledroit,

Les représentants  FSU des  premier et second degrés ont présenté leurs revendications concernant la politique éducative à l’échelle nationale et ont soulevé les problèmes particuliers de notre  académie.

Au plan national

Nous avons dénoncé le rythme et le contenu des réformes des lycées général , technologique, professionnel et la réforme du bac. Nous avons  réaffirmé notre opposition à ces réformes qui n’apportent pas de solutions satisfaisantes aux problèmes du lycée et du bac pour lesquels le SNES est cependant porteur de propositions. Nous avons bien sûr pointé l’inefficacité de Parcoursup qui introduit une sélection à l’entrée à l’université et qui, par la non hiérarchisation des vœux,  a totalement désorganisé l’orientation des bacheliers cette année, laissant encore aujourd’hui des étudiants sans affectation ou dans un parcours différent que celui qu’ils souhaitaient. Nous avons affirmé la nécessité de maintenir les CHS-CT dans leur forme actuelle, avec leur spécificité et de préserver la gestion des carrières et de la mobilité des fonctionnaires au sein de commissions paritaires, garantes de la transparence et  de l’égalité de traitement de tous.

Nous avons enfin porté nos revendications budgétaires et  salariales, dénonçant un budget insuffisant, des mesures  du PPCR qui restent à appliquer et la nécessité de dégel et de revalorisation du point d’indice, en liant cette question avec la crise de recrutement. Nous avons bien évidemment évoqué l’annonce du ministre Blanquer et la suppression des 2600 postes dans le second degré. Avec 32 000 élèves en plus, la soit disante priorité du gouvernement pour l’éducation nationale aurait dû conduire à créer des postes plutôt qu’à en détruire.

Monsieur Ledroit nous a écoutés, a pris acte, mais il était surtout intéressé par nos questions  au niveau académique.

Nous avons affirmé notre opposition à la fusion des académies d’Aix Marseille et de Nice, pour laquelle nous ne voyons aucun intérêt, si ce n’est  de faire des économies d’échelle en supprimant des postes et en imposant la mobilité des personnels. Nous avons exprimé nos craintes de régionalisation de l’éducation nationale sinon pourquoi calquer le périmètre des académies sur celui des régions.

La réponse a été assez stupéfiante : pas de suppressions  de site, pas suppression de poste, pas de mobilité forcée, pas d’éloignement des services,  avec des pôles RH qui seraient au contraire plus proches  géographiquement des personnels !!!… et aucune volonté de régionaliser l’Education Nationale.

Pour le second degré.

Nous avons montré, chiffres ministériels à l’appui, le retard en taux d’encadrement de l’académie de Nice, sous-dotée  par rapport à d’autres académies et la nécessité de revoir la carte des REP et des REP+, trop peu nombreux aussi bien dans le Var que dans les Alpes Maritimes. Nous avons montré l’incohérence de la carte de 2015, qui avait consisté à un jeu d’entrée –sortie des établissements dans la liste de l’éducation prioritaire et le besoin d’intégrer de nouveaux établissements comme le collège George Sand à Toulon, le collège Marcel Rivière à Hyères et d’autres encore qui souffrent du manque de moyens avec un public scolaire défavorisé.  Une liste de six établissements varois ayant vocations à rentrer dans l’éducation prioritaire a été remise au conseiller.

Monsieur Ledroit a été très attentif et s’est engagé à ce que la situation de chaque établissement du département soit examinée de près. Le ministère doit rouvrir le chantier de l’éducation prioritaire et le conseiller technique du ministre s’engage à étudier nos demandes dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle carte de l’éducation prioritaire, mais aussi à regarder les taux d’encadrement pour les collèges et lycées de notre académie. Affaire à suivre …

Concernant le premier degré.

Nous avons mis en avant les points suivants :

-Le manque d’ AVS, le besoin de formation et de contrats à temps plein pour ces personnels pour faire face aux problèmes de recrutement. D’autre part, la problématique de l’inclusion dépasse la seule question des AVS. Nous avons besoin d’enseignants spécialisés, d’effectifs réduits pour inclure dans des conditions convenables.

-Le besoin de recrutement d’enseignants en cette rentrée car nous sommes à la limite du déficit. Nous avons besoin que la liste complémentaire du concours soit ouverte pour que des enseignants formés arrivent dans les écoles varoises et pas des contractuels.

-Le manque de moyens : nous avons besoin d’enseignants spécialisés, de remplaçants, d’ouvertures de classes…. Surtout pour notre Académie qui est une des dernières dans tous les classements en ce qui concerne les moyens affectés.

-L’Education prioritaire : des écoles notamment à Hyères et à Draguignan sont sorties de l’Education Prioritaire alors que leurs caractéristiques sont semblables à celles des écoles en REP ou REP+. Il faut revoir la carte de l’Education Prioritaire et l’élargir impérativement.

-La direction d’école : nous avons besoin de reconnaissance, de moyens, d’aides humaines mais pas de bouleversement de l’organisation de l’école avec un supérieur hiérarchique présent dans les locaux. Le collectif de travail est essentiel au fonctionnement des écoles.

-Les Evaluations nationales : nous avons besoin d’outils, de documents d’accompagnement mais pas qu’on méprise notre expertise en nous faisant passer des évaluations que nous ne corrigeons pas et qui prennent beaucoup de temps. Un enseignant sait diagnostiquer les difficultés de ces élèves. De la même manière, il est inacceptable qu’un logiciel analyse les résultats des élèves et propose des remédiations à la place des enseignants. C’est pourquoi nous continuons d’appeler avec force tous les enseignants de CP et CE1 à ne pas faire passer ces évaluations et à ne pas faire remonter les résultats pour éviter toutes sortes de dérives : publication des résultats, mise en concurrence des écoles, récupération politique des résultats….

 

Globalement l’audience a été un moment de travail, d’échange et d’écoute. Nous gardons beaucoup de méfiance sur les réponses  qui nous ont été apportées mais nous avons pu faire remonter nos revendications et témoigner des difficultés que nous rencontrons dans notre métier tant pour la réussite de nos élèves que pour nos conditions de travail dans notre académie de Nice que nous voulons améliorer.