CDCA du jeudi 26 septembre 2024
Déclaration faite par Michel FORTUNA, FSU, au nom du groupe des 9

Madame la Présidente,
Mesdames et messieurs les membres du CDCA,

Cette déclaration liminaire est faite au nom des organisations syndicales et associatives des
retraités.es du groupe des 9 (FSU, CGT, FO, CGC, CFTC, FGR-FP, et LSR).
Ce CDCA est amené à se prononcer sur un certain nombre d’avis : MDPH, prévention de la perte
d’autonomie, habitat inclusif…
En préambule, nous tenons à revenir sur l’enquête CNSA pour laquelle le CDCA n’a pas été
consulté. Il nous a été dit lors de la formation spécialisée du 18 septembre que, vu les délais, dans
le Var, ce sont les bureaux qui ont répondu…
Nous regrettons que la possibilité d’une réponse du CDCA n’ait pu avoir lieu.
Nous demandons à avoir connaissance de la réponse qui a été faite.

Concernant le PRS 2023/2028, nous avions demandé qu’un groupe de travail puisse se mettre en
place pour évaluer la réalisation des préconisations d’actions contenues dans ce document.
Nous prenons acte de la volonté de mettre en place un suivi, nous en avons discuté en formation
spécialisée PA, et des axes de travail ont pu être précisés, ce qui est positif.

1/ Accès aux soins à domicile et en établissement sur le territoire varois (indicateurs de suivi,
nombre de personnes avec un médecin traitant…)
Nous souhaiterions connaitre de manière détaillée le nombre de personnes prises en charge
en établissements.

2/ Personnes en situation de difficultés et de précarité définies dans le PRAPS (Programme
Régional pour l’accès à la Prévention et aux Soins des plus démunis).

3/ Accompagnement de la perte d’autonomie, différents parcours et accès à l’information.

Concernant l’ARS, nous sommes très surpris de l’absence du représentant de l’ARS à ce CDCA.
Nous avons entendu dans cette instance l’ARS dire que « les moyens n’ont pas à s’inscrire dans le
PRS » ou encore « que le PRS n’a pas pour objectif de détailler ce qui va se passer dans les
départements ».

A contrario, nous disons que le PRS, sans moyens conséquents, ne permettra pas de faire face aux
problèmes de santé rencontrés par la population.
Nous pensons que pour améliorer la situation souvent catastrophique de notre système de santé, il
faut déployer des moyens conséquents : c’est le cas notamment pour les services des urgences qui
continuent à faire face à des fermetures totales ou partielles comme à Draguignan ou Gassin (nous
savons bien que dans la novlangue l’ARS parle de régulation plutôt que de fermeture, mais l’accès
aux soins est de plus en plus compliqué).
Il nous a été dit par l’ARS que le solde de médecins était positif « de 5 » sur notre département,
sans autre détail sur le nombre de médecins quittant le département, ni sur les raisons de leur
départ (retraite ou autre), ni sur le temps consacré aux consultations simples… mais Var Matin du 19
septembre titre « SOS pour un médecin à Claret-Valbourdin » en plein secteur urbain. Ce secteur
résidentiel de Toulon est confronté lui aussi au phénomène de désert médical.
Nous aimerions connaître la répartition entre les médecins généralistes et médecins spécialisés,
mais aussi comment il est envisagé de gérer les départs en retraite des médecins.
Nous avons pu constater la politique de démarchage à domicile, par le privé, pour la
téléconsultation… penser que la téléconsultation pourrait devenir la norme est un scandale !
D’autant plus qu’elle peut difficilement s’appliquer à des PA ou à des publics fragiles…
A ces questions s’ajoute la pénurie de médicaments : 1 700 médicaments sont en rupture totale
ou partielle.

Le groupe des 9 a lancé un questionnaire sur l’accès aux soins et les réponses sont édifiantes.
Aucun secteur n’est épargné : rural, semi rural, urbain ou semi urbain… L’accès à un généraliste est
de plus en plus compliqué.
Et les consultations de médecins spécialistes sont devenues un parcours du combattant : jusqu’à un
an pour un rendez-vous dans notre département qui ne figure pas parmi les plus en difficulté.

Concernant la protection de l’enfance, l’Association Départementale de sauvegarde de l’enfance
(ADSEAAV du Var), dans le cadre du « Collectif des 400 000 » a manifesté hier à Paris pour
« dénoncer le délabrement d’une politique publique qui ne parvient plus à accompagner les enfants
les plus vulnérables dans des conditions dignes »
Les associations sont fragilisées par une pénurie chronique de moyens humains et financiers et les
décisions de l’ASE sont mises en œuvre avec un décalage parfois très important.

Enfin, au CDCA du 25 septembre dernier, nous vous avions alerté sur la situation délicate
dans le secteur de la petite enfance, notamment sur la gestion des crèches privées, révélée par
un article de Var Matin faisant le parallèle avec la crise dans les EHPAD…
Les mêmes causes produisent les mêmes effets : manque de personnel, course aux profits,
insuffisance des contrôles de la PMI faute de moyens…
Après avoir révélé les dérives des EHPAD dans son livre « Les Fossoyeurs », Victor CASTANET,
avec son nouveau livre « Les Ogres » livre aujourd’hui une enquête fouillée sur les déviances des
crèches, les dérives d’un certain nombre d’opérateurs sur l’optimisation des coûts et la gestion
irrégulière de l’argent public avec des conséquences dramatiques.

A l’opposé nous défendons le développement des services publics et nous avons des
propositions.
Ce secteur de la petite enfance doit requérir toute notre attention et notre vigilance.
Il est au cœur des questions de la santé qui sont aujourd’hui une préoccupation majeure de la
population.