Le mardi 14 octobre après-midi, le Conseil Départemental de l’Education Nationale s’est réuni en Préfecture pour examiner :

- le règlement intérieur,

- le bilan de la rentrée scolaire 2008 2009 premier et second degrés,

- l’actualisation de la liste des DDEN (Délégués Départementaux de l’Education nationale)

Il est à noter que le CTPD second degré, ayant à l’ordre du jour le bilan de la rentrée 2008, ne se tiendra que le 22 octobre prochain.

Les documents de rentrée du second degré n’étaient pas prêts.

Vous trouverez ci-dessous la déclaration liminaire de la FSU.

Nous publions également ci-joint un communiqué de presse commun que nous venons de faire suite au refus de l’IA de procéder au vote d’un voeu concernant l’utilisation du Palais des Sports de Toulon.

Déclaration FSU CDEN du 14 octobre 2008

En réponse à l’intervention de

Monsieur le Préfet concernant le

quorum, la FSU fait remarquer

que si le quorum est atteint, il

l’est par la présence des

organisations syndicales (10

présents sur 10) et des deux

fédérations de parents d’élèves (7

présents sur 7). Malgré le

renouvellement consécutif aux

élections de 2008 (Maires et

Conseillers Généraux), nous

déplorons de devoir constater un

fort absentéisme des

représentants des collectivités

locales (2 présents sur 5) et des

Maires (1 présent sur 4).

En préalable, nous tenons à

signifier notre regret que le

CTPD second degré n’ait pu se

tenir avant la réunion du CDEN,

parce que le calendrier ne

permettait pas de pouvoir

disposer des documents

nécessaires dans les délais.

Comme nous n’avons pas voulu

siéger dans ces conditions, le CTPD

se tiendra le 22 octobre.

A l’avenir, nous demandons que la

date du CDEN soit fixée en

conséquence.

Le contexte de cette rentrée est

caractérisé par des régressions

sur l’ensemble des sujets :

pouvoir d’achat, emploi, services

publics, retraites, protection

sociale…

Ce n’est pas une surprise. Les

luttes que nous avons menées l’an

dernier et à cette rentrée

attestent du mécontentement des

personnels et des usagers face à

la politique qui est menée.

Ce n’est donc pas un hasard si 21

organisations de l’Education,

qu’elles soient syndicales,

pédagogiques, relevant de

l’éducation populaire ou encore

de parents d’élèves appellent à

une grande manifestation

unitaire à Paris ce dimanche 19

octobre 2008.

L’inquiétude est réelle. Les

récentes annonces budgétaires

font craindre le pire dans un

climat déjà très tendu dans

l’éducation.

Nous assistons à une rupture de

fond dans la priorité

qu’accordait la Nation à

l’Education.

Au delà des dizaines de milliers

de suppressions de postes, c’est

toute la communauté éducative

qui est reléguée au second rang.

Le gouvernement met également

les associations

complémentaires de

l’enseignement public en danger

(suppressions des postes mis à

disposition et diminution

drastique des subventions).

Rappelons que, concrètement,

cette rentrée s’est effectuée

avec 11 200 suppressions de postes,

qui font suite aux 8 700

suppressions de 2007.

Pour la rentrée 2009, le ministre

propose d’aller encore plus loin

en proposant le non-

remplacement de 13 500 départs à

la retraite dans l’éducation

nationale.

En trois rentrées, plus de 30 000

postes auront été supprimés dans

l’Education !

C’est la mise en œuvre du choix

politique du « moins d’école, moins

d’enseignants, moins d’heures de

cours ».

C’est une immense régression, le

renoncement à un service public

d’éducation plus démocratique, au

service de la réussite de tous.

C’est le projet d’une école du

strict minimum.

Le ministre a beaucoup

communiqué sur la mise en place

d’heures de soutien scolaire dans

les écoles primaires.. mais

beaucoup moins sur la suppression

de postes d’enseignants

spécialisés des réseaux d’aide

pour les enfants en difficultés.

L’annonce, plus sournoise, de la

suppression de 3 000 postes dans les

réseaux d’aide pour les enfants en

difficultés a fait l’effet d’une

bombe !

Il s’agit d’une énorme

supercherie.

En effet, le ministre supprime

deux heures de cours pour tous

les élèves et il annonce, la main

sur le coeur, son intention

d’ajouter deux heures de soutien

dans les écoles pour les enfants

en difficultés.

Sans doute le ministre cherche à

gagner la sympathie du grand

public, mais derrière cela, il

supprime l’accompagnement

lourd…

C’est une aberration que de

proposer deux heures de soutien,

à caser dans la journée, soit le

matin, soit le midi pendant la

pause déjeuner, soit le soir et

dans le même temps de décider de

supprimer les réseaux d’aide dans

lesquels on a des personnes avec

une formation spécialisée,

formées pour ça et dont c’est le

métier.

- Qui peut croire qu’on fera mieux

réussir tous les élèves dans des

classes plus chargées avec moins

d’heures de cours et moins

d’enseignants formés ?

Dans le 1er degré, malgré la

baisse des effectifs constatée à

cette rentrée, et malgré une

évolution du P/E (5,238 au lieu de

5,20) qui laisse notre département

loin des Alpes Maritimes et loin

des moyennes nationales, les

documents fournis font

apparaitre que l’évolution du

taux d’encadrement stagne (23,41

au lieu de 23,42) et dépasse le taux

d’encadrement que nous avons

connu dans les années 2003 à 2005…

Dans les collèges le constat est

comparable : la baisse des

effectifs ne permet pas

d’amélioration (le ratio E/D a

même augmenté entre 2003 et 2006

et s’il s’est amélioré en 2007/2008,

il reste supérieur à 2003/2004).

- Qui peut croire que les écoles,

les collèges, les lycées

fonctionneront mieux avec moins

de personnels administratifs, de

vie scolaire, sociaux, de santé, de

psychologie ou d’orientation ?

Les mesures prises depuis

l’élection présidentielle ne vont

pas dans le sens de la réussite de

tous les élèves que nous

revendiquons.

Qu’il s’agisse :
- de la suppression de 2h de cours

hebdomadaires à l’école

primaire,
- des “nouveaux programmes” très

conservateurs et très contestés,

et qui ont été mis en place sans

aucune concertation
- de la suppression de la carte

scolaire, de la mise en

concurrence des établissements…

et des familles,
- de la remise en cause des CAP et

BEP avec la généralisation des

bacs professionnels en 3 ans,
- des suppressions de postes dans

les lycées et les collèges dans le

seul but de tenter d’imposer des

heures supplémentaires,
- d’un « accompagnement éducatif »

aléatoire qui menace l’existence

de certaines disciplines dans les

collèges…

Cette liste n’est

malheureusement pas

exhaustive.

Sans parler de l’aide aux

directeurs d’école dont il est

fait état dans le document… Le

choix qui a été fait dans le Var

de ne pas prolonger les contrats

au delà de deux années (comme

cela a été fait dans les Bouches

du Rhône par exemple ) a conduit

à la situation que nous

connaissons aujourd’hui : environ

200

écoles sur les 550 n’ont plus d’EVS

pour l’assistance à la direction.

Nous sommes à la mi octobre et

les recrutements sont à la

traine.

Enfin, présenté comme une

nouveauté de la rentrée, le

Service minimum d’accueil, le

fameux SMA, voté pendant l’été…

Sous couvert de “droit d’accueil “

les jours de grève, le

gouvernement s’attaque au droit

de grève.

Plutôt que de vouloir faire de la

garderie les jours de grèves,

parfois dans les pires conditions,

le gouvernement ferait mieux de

mettre l’éducation nationale en

capacité de remplacer les

maitres absents. Il est vrai que

c’est beaucoup plus difficile…

Mais comme un train peut en

cacher un autre, c’est tout

simplement le remplacement

dans les écoles primaires qui est

aussi dans le collimateur : le

ministère a commandité un

cabinet privé pour effectuer un

audit sur une cinquantaine de

circonscriptions du premier

degré dans le but d’utiliser des

vacataires pour assurer les

remplacements. Supprimer des

postes, affaiblir encore la

qualité du service public,

introduire le modèle de gestion

du secteur privé… C’est tout le

contraire de ce qui avait conduit

à l’instauration d’un contingent

professionnel formé de

titulaires remplaçants et qui

avait constitué un progrès

notable pour le service public,

pour les élèves et pour les

familles.

Pour conclure, vous l’aurez

compris, rien ne nous fera

renoncer à une politique

éducative ambitieuse qui réponde

aux besoins des élèves, des

familles, et de la société.

Nous continuerons d’exiger

d’autres choix pour l’école.

C’est pourquoi nous

manifesterons ensemble, à Paris

le 19 octobre, enseignants,

parents, jeunes et militants

pédagogiques.

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Communiqué de presse

Priorité à l’école

Lors du Conseil Départemental de l’Education Nationale, réuni en Préfecture le 14 octobre 2008, l’ensemble des organisations syndicales représentées (FSU, UNSA Education, CSEN) et les deux fédérations de parents d’élèves (FCPE et PEEP) ont dénoncé la situation créée au Palais des Sports de Toulon.

Deux créneaux réservés aux scolaires (les mardis et jeudis de 10 h à 12 h) au Palais des Sports de Toulon ont été récupérés par le club de basket

professionnel (Hyères Toulon Var).

L’Inspecteur d’Académie, qui présidait la séance du CDEN, a refusé un vote sur cette question. Sans doute avait-il compris que le vote aurait été unanime.

Si la démocratie a été, une fois de plus bafouée, notre indignation demeure : nous exigeons que les engagements soient respectés et que les deux créneaux soient restitués aux scolaires.