Situation économique et sociale :

Le 22 juin 2009, dans son discours devant le Congrès, le Président de la République a été contraint de reprendre une partie des thèmes portés par le mouvement social en avançant l’idée que la crise oblige à repenser la politique économique et sociale. En même temps il annonce la poursuite de politiques régressives…

Une véritable politique alternative nécessiterait de remettre en cause les choix qui ont été faits au début du quinquennat, en particulier en matière de fiscalité, d’emploi public, de rôle et de place des services publics, de protection sociale, de logique sécuritaire. Le Président, dans tous ces domaines, non seulement refuse explicitement tout changement d’orientation (avec par exemple la suppression d’un poste de fonctionnaire sur deux départs) et laisse présager de nouvelles régressions. Les nouvelles mesures annoncées restent souvent limitées ou trop vagues. Faute de remettre en cause le bouclier fiscal ou la défiscalisation des HS, il fait le choix de recourir à l’emprunt pour financer d’éventuelles priorités. Il est totalement silencieux sur le pouvoir d’achat : la revalorisation des retraites et l’augmentation des salaires ne sont absolument pas à l’ordre du jour.

Pour que l’économie « aille mieux », désormais certain-es salarié-es pourront travailler le dimanche dans la plus grande confusion (personne ne sait encore qui sera payé double). Le parlement a entériné ainsi une régression sociale sans précédent.

Enfin, en 2010, il s’agira de rediscuter la réforme des retraites et les premières déclarations faites à l’emporte-pièce par le gouvernement sont inquiétantes : comment imaginer qu’un-e salarié-e ne puisse prétendre partir à la retraite qu’à 67 ans alors que le chômage des jeunes explose et que beaucoup d’entreprises se séparent de leurs employés bien avant 60 ans ? Le déficit de la sécurité sociale, plus important que prévu du fait de la crise, le vieillissement de la population « contraindraient » le gouvernement à une réforme du régime des retraites mais les dernières déclarations, si elles abordent le problème du financement par le biais de l’âge du départ à la retraite, laissent de côté les questions de la relance de l’activité économique, de la solidarité …. Or, on ne peut pas réduire la question des retraites à l’âge ouvrant droit à la retraite. Ce faisant, le gouvernement agite un chiffon rouge : après avoir voulu opposer le public et le privé lors de la réforme 2003, il veut opposer les générations et au nom « du bon sens près de chez vous » museler le débat pour rendre ses « solutions » incontournables. Une telle attitude risque de lui coûter cher dans les mois à venir …


Service public :

Alors que la crise qui frappe rend d’autant plus indispensables des services publics qui maintiennent les liens sociaux, confortent les solidarités, luttent contre les inégalités et préparent l’avenir, le gouvernement envisagerait de supprimer 34 000 postes supplémentaires de fonctionnaires au budget 2010 ( 16 000 dans la seule éducation nationale). Ces suppressions de postes, la mise en place de la RGPP, la loi sur la mobilité … rendent les services publics encore plus exsangues : on en réduit les missions et ces nouvelles coupes sombres vont encore diminuer leur capacité à répondre aux besoins de notre société.

Il nous faut en effet d’abord rappeler que le projet de loi « mobilité et parcours professionnel dans la Fonction publique » adopté par l’assemblée nationale au début du mois de juillet est en cours d’examen par une commission paritaire mixte des deux assemblées.

Ce texte organise une mobilité contrainte pour les agents. Il permet de réaffecter voire licencier les agents dont les emplois ou les missions seront supprimés par la « révision générale des politiques publiques » et la réforme de l’administration dans les départements et régions.

Il risque d’en être de même dans la Fonction Publique territoriale où les élus locaux pourront supprimer des missions d’intérêt général pour cause de choix financiers, et donc les emplois publics qui y sont rattachés.

Il est particulièrement inquiétant pour les services publics et leurs personnels de voir se développer les possibilités d’étendre le cumul d’emplois à temps non complets, mais aussi celles de recruter des agents non titulaires, jusqu’au recours à l’intérim.

Le projet organise enfin, dans les trois versants de la Fonction publique, une individualisation de la gestion des personnels, tendant à installer entre eux des logiques de concurrence tandis que l’efficacité du service exige la coopération et la complémentarité des personnels.

C’est le statut même de la Fonction publique qui est en cause. On est loin d’une mobilité choisie, reposant sur une politique de qualification et de formation qui réponde aux besoins des services publics, telle que la revendique la FSU.

La FSU réaffirme son exigence de retrait du projet de loi ; elle souhaite que soit examinée par les parlementaires qui ont voté contre le projet la possibilité d’un recours devant le Conseil Constitutionnel ; et si la loi devait être promulguée, la FSU continuera à la combattre dans les différentes étapes de sa mise en œuvre. Elle s’opposera à la destruction d’emplois annoncée par dizaines de milliers dans la seule Fonction publique de l’Etat.

Education :

La question des postes : Alors que M. Chatel communique sur la grippe (nous y reviendrons) et sur les fournitures scolaires, la question de la suppression massive de postes est La problématique de la rentrée. Les effectifs nationaux dans le premier degré augmentent, dans notre département c’est aussi le cas pour le second degré et pourtant les postes continuent d’être supprimés (ex : 296 élèves de plus en collège dans le Var et … 35 fermetures de postes). Alors que l’académie de Nice est dernière pour le taux d’encadrement en lycée, antépénultième pour les collèges, nous aurons cette année 122 suppressions de postes dans le second degré avec 73 élèves en plus (chiffres prévisionnels) ; 55 postes sont fermés dans le premier degré cette rentrée alors même que tous les enfants de trois ans qui le souhaitent ne sont pas accueillis.

La question des effectifs : le nombre d’élèves par classe va encore augmenter cette année. On peut citer par exemple, la variation « imprévue » par les services du rectorat du nombre d’élèves en seconde : 500 élèves de seconde en plus ! Bien entendu le rectorat n’a pu que distribuer qq heures de-ci delà mais pas toujours créer des classes en plus.

La généralisation du Bac Pro en 3 ans s’est accompagnée d’une réduction du nombre de places offertes. Ainsi de nombreux élèves et en particulier ceux qui ont échoué au BEP se retrouvent souvent sans affectation. Parallèlement, Le bac pro 3 ans n’a pas résolu le pb de l’attractivité des filières, ce sont tjrs les mêmes qui attirent ou pas les élèves. De plus, à cause de l’anticipation de la réforme, on va se trouver dans une situation particulière des élèves qui préparent le même diplôme, avec le même programme, dans le même établissement n’ont pas le même horaire selon qu’ils font un bac pro en 3 ans ou en 2 ans (les bac pro deux ans gardent les anciennes grilles, les bac pro 3 ans expérimentaux se voient appliquer les nouvelles grilles mais restent sur le même programme) : c’est l’inégalité complète entre élèves. Enfin, précisions que 50 postes dans le Var sont restés vacants à l’issue du mvt intra (ex 7 en lettres histoire, 5 en lettres anglais, 3 en lettres espagnol, 7 en maths sciences) : 13 ont été donnés à des titulaires remplaçants, le reste à des précaires.

La formation des maîtres et les néo-titulaires : le développement imposé des HSA entraîne la création de nombreux BMP ce qui rend difficile pour des collègues, souvent débutants, l’entrée dans le métier et leur implication dans celui-ci : ces derniers sont souvent affectés sur plusieurs établissements et ne connaissent leurs affectations qu’au dernier moment. M. Chatel entend faire avancer la réforme de la formation des professeurs, dont dépend la revalorisation financière des néo-titulaires mais les textes sur la formation adoptés à la va-vite en fin d’année scolaire sans qu’un consensus soit trouvé augurent mal des discussions qui vont se poursuivre sur le sujet cette année.

• Enfin, quel suivi des réformes initiées par l’ancien ministre de l’Education nationale :réforme du lycée, université, formation des maîtres…. ? Le silence du ministre est inquiétant alors que de celles-ci dépend largement l’avenir de notre métier.

Sur les fermetures de classes en cas de détection de contamination au virus de la grippe A(H1N1) : Le ministère de l’Education nationale a convié l’ensemble des organisations syndicales et fédérations d’enseignants à une réunion sur la grippe A(H1N1) vendredi 28 août, avant un Comité d’hygiène et de sécurité (CHS) ministériel lundi 31 août.

Les mesures annoncées restent très vagues, les chefs d’établissement nous ont informés qu’ils n’avaient eu, en début de semaine, aucune consigne.

Pour l’instant les quelques annonces ne semblent pas toujours adaptées aux collèges et aux lycées, du fait que les élèves changent de salles de classe ou sont éclatés en groupes pour certains apprentissages, comme les cours de langue, les options ou l’éducation physique et sportive ; dans les écoles, la cour de récréation est un lieu de rencontre et il paraît là aussi difficile de raisonner en considérant les cas par classe Il ne faut pas aussi oublier les internats, lieu propice à la contagion, mais aussi outil essentiel dans la scolarisation d’un nombre important d’élèves. Enfin, les cantines nécessitent des mesures spécifiques pour maintenir leur fonctionnement dès lors que l’établissement n’est pas fermé.

La réactivité est un des éléments importants de toute lutte contre une pandémie. L’absence d’un nombre suffisant, voire l’absence totale, de personnels de santé dans les établissements scolaires va constituer un handicap majeur.