Les 12 et 13 décembre, une soixantaine de congressistes de la FSU Var se sont réunis à l’université de TOULON afin d’échanger, de débattre et mandater la délégation varoise qui se rendra au congrès national de la FSU en février 2025.
Ci-dessous le texte d’appel et deux motions issus de ce congrès départemental.
Texte d’appel :
Poursuivons les mobilisations !
La journée de mobilisation et de grève du 5 décembre a été une réussite. Cette première étape en appelle d’autres.
Le congrès de la FSU du Var s’adresse solennellement à Bayrou et son futur gouvernement : nous ne tolèrerons pas de nouvelles dégradations des salaires, des pensions et des conditions de travail.
La situation géopolitique internationale est particulièrement préoccupante. La crise climatique nécessite des réponses fortes et massives. Au niveau national, les tensions sociales sont exacerbées sur fond de montées des racismes et des discriminations. Le mouvement syndical a donc une responsabilité historique : celle de donner au monde du travail des perspectives de mobilisations victorieuses pour une rupture écologique et sociale de progrès.
Le congrès de la FSU du Var appelle les personnels à se réunir, à débattre, à construire des actions locales et à s’engager dans les prochaines mobilisations. Ensemble, résistons et gagnons !
…………………………………………………………………………………..
Motion n°1- SD083 – thème 3
Alerte : notre protection sociale est en danger !
- 3 jours de carence pour les fonctionnaires ;
- Prise en charge à 90% pour les congés de maladie ;
- Doublement des franchises médicales sur les actes médicaux et médicaments,
- Passage du ticket modérateur de 30 % à 40 %, etc…
Autant de reculs qu’il convient d’examiner, non pas comme des actes isolés, mais bien comme un ensemble cohérent, inscrit dans la durée visant à faire reculer notre protection sociale.
Jamais, depuis la création de la Sécurité Sociale en 1945, assureurs et banquiers n’ont accepté que l’argent de la protection sociale leur échappe… et jamais ils n’ont renoncé à l’inscrire au tableau de chasse de leurs profits.
La manœuvre est constante et multiforme :
- Confisquer de façon constante la gestion de la Sécurité Sociale aux travailleurs (nous sommes passés d’une gestion par 2/3 des travailleurs au travers de leurs organisations syndicales et 1/3 au patronat à la mise en place d’une Loi de financement de la Sécurité Sociale votée par l’Assemblée Nationale) ;
- Passer d’un financement par les cotisations à un financement reposant sur l’impôt (création de la CSG, CRDS et une part de la TVA) ;
- Faire subir à la Sécurité Sociale exonérations et affaiblissement des cotisations (80 milliards d’exonérations patronales).
- Organiser de toutes pièces un prétendu « trou de la SS » pour restreindre les prises en charge et remboursements ;
Toutes ces évolutions tendent à substituer une part croissante de la Sécurité Sociale par les organismes de protection sociale complémentaires (PSC).
La période présente marque une accélération qui doit nous alarmer.
- Dans le secteur privé, l’A.N.I. a acté la mise en place d’une protection sociale complémentaire obligatoire dans les entreprises dont la cotisation est payée à minima à 50% par l’employeur.
- Dans les Fonctions Publiques la mise en place de la protection sociale complémentaire est en train de se généraliser : elle devient obligatoire et financée à 50% par l’employeur.
Plusieurs constats s’imposent. Ils sont alarmants :
- Les complémentaires sont de plus en plus onéreuses ;
- Contrairement à la Sécurité Sociale, elles ne sont pas universelles : elles laissent de côté les sans emploi, les indépendants, autoentrepreneurs, retraités, etc.
- Pour les retraités, elles constituent une authentique rupture générationnelle : seuls ceux qui en auront les moyens pourront souscrire à une PSC dont le montant atteindra 175% de la « cotisation d’équilibre », sans financement de quelque employeur que ce soit… soit 350% de ce que payent les actifs ; n’oublions pas que les actifs sont de futurs retraités !
- Elles ne sont pas égalitaires car nombreuses sont celles qui comportent des « options ».
Constatons aussi que, les complémentaires, loin d’être animées d’un authentique esprit mutualiste soucieux de la meilleure couverture possible, ouvrent la porte aux fonds d’investissement qui s’engouffrent dansces « marchés » … à l’instar « d’Alan », startup nourrie aux fonds de pensions américains… dont nul ne peut douter que leur souci premier sera leur rentabilité.
C’est notre protection sociale qui est dépecée. Tout le monde est concerné !
Plus que jamais, c’est la Sécurité Sociale que nous devons défendre, son remboursement à 100% des frais de santé et des accidents de la vie pour toutes et tous, sans discrimination.
Il est urgent d’arrêter le détournement de l’argent de la protection sociale.Notons que si la Sécu bénéficiait des sommes versées aux complémentaires par les employeurs privés et publics, elle serait en capacité d’unebien meilleure prise en charge pour toute la population.
2025 devrait marquer les 80 ans de la Sécurité Sociale. Donnons le« la » en initiant un vrai débat national sur la protection sociale !
La FSU engagera une campagne nationale d’information et de formation, interne et publique, dès le début de l’année 2025 sur le nécessaire débat national sur la Protection Sociale et la Sécurité Sociale.
La FSU Var décide d’organiser un nouveau stage de formation syndicale sur cette question au 1er trimestre 2025.
………………………………………………………………………………………
Motion thème 3 : Palestine – Liban
Depuis plus d’un an, l’armée Israélienne bombarde, déporte et tue les civils palestiniens à Gaza. 60 % de la surface de Gaza est détruite, les écoles, hôpitaux, cimetières sont pris pour cibles, les champs inutilisables. En Cisjordanie, ce sont plusieurs centaines de civil.es qui sont tué.es impunément par des colons israéliens depuis un an. Le Liban a subi lui aussi des bombardements indiscriminés.
Ces actes sont les conséquences ultimes d’une logique coloniale . Le traitement infligé au peuple palestinien menace à terme sa présence même sur le territoire de la bande de Gaza, dans le prolongement de l’épuration ethnique de 1948 (« Nakba »). Les plus hautes instances internationales alertent, rendent des arrêtés, des avis sur la situation dramatique à Gaza. Ainsi, la Cour Internationale de Justice a rendu un arrêté pour un risque plausible d’actes de génocide, en février 2024 et a demandé à Israël, dans un avis le 19 juillet 2024, de mettre fin à se présence dans les territoires occupés de Cisjordanie, Jérusalem Est et Gaza, qui n’est pas conforme au droit international. La cour pénale internationale a fini par délivrer des mandats d’arrêt contre des dirigeants du Hamas et Israéliens (Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant) malgré les menaces à son encontre. La rapporteuse spéciale de l’ONU fait l’analyse d’une situation génocidaire, tout comme le rapport récent d’Amnesty international.
Dans ce contexte où aucune sanction, aucune rupture diplomatique ne sont prises par les gouvernements occidentaux dont le gouvernement français nommé par Macron, le gouvernement israélien poursuit son action à Gaza après avoir dévasté une partie du Liban avec les mêmes arguments : la « lutte contre le terrorisme » autorise de tuer, blesser, déplacer des populations entières.
Les peuples et certains États l’ont compris depuis plusieurs mois : il est temps que les pays occidentaux réagissent par des actes.
Pour faire pression en vue de l’obtention d’un cessez-le feu immédiat, la FSU exige du gouvernement français de ne pas céder aux engrenages guerriers et de prendre des mesures fermes :
– soutien à la suspension de l’accord d’association UE/Israël
– embargo sur les ventes d’armes
– sanctions économiques
– inculpation des dirigeants israéliens soupçonnés de crime de guerre
– expulsion d’Israël des compétitions sportives internationales
La FSU rappelle son rattachement aux libertés académiques dans les universités. Elle rappelle qu’elles sont par nature des lieux de débat et que l’indépendance des Enseignants Chercheurs est un principe constitutionnel que nul ne saurait remettre en cause.
La FSU appelle les personnels à participer massivement aux mobilisations pour exiger un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, la libération des otages israélien.nes et des prisonnier.es politiques palestinen.nes, l’arrêt des bombardements et des offensives terrestres à Gaza et au Liban et la fin du blocus de Gaza :
– en participant aux manifestations de solidarité.
– en s’opposant aux tentatives de criminaliser le libre débat politique et les réunions publiques, comme le font certaines présidences d’université dans la lignée de la circulaire du ministre Hetzel, dont la FSU réclame le retrait.
– en s’investissant pleinement dans les réseaux de solidarité qui se mettent en place, par exemple le réseau « Stop arming Israël »
– en s’engageant dans la campagne « Boycott Désinvestissement Sanctions » (BDS), et en étendant ce boycott aux entreprises françaises qui participent directement ou indirectement, à la colonisation et aux crimes de guerre.