Déclaration FSU
CTPD du 22 octobre 2008
Nous regrettons que le CTPD second degré se tienne après la réunion du CDEN.
Si le calendrier ne permettait pas de disposer des documents nécessaires dans les délais, la date du CDEN aurait du être reculée (cf l’an dernier même date le 22 octobre pour le CTPD et le CDEN).
D’autre part, on a vu que la tenue du CDEN en amont n’a pas permis d’avancer sur l’analyse technique du bilan de rentrée. Ce n’est pas une surprise pour nous.
Cette rentrée s’est effectuée avec 11 200 suppressions de postes, qui font suite
aux 8 700 suppressions de 2007.
Pour la rentrée 2009, le ministre propose d’aller encore plus loin en proposant le non-remplacement de 13 500 départs à la retraite dans l’éducation nationale.
En trois ans, plus de 30 000 postes auront été supprimés dans l’Education !
C’est à la fois une immense régression et le renoncement à un service public d’éducation plus démocratique, au service de la réussite de tous.
Ce projet gouvernemental est celui d’une école du strict minimum que nous combattons.
Personne ne peut croire qu’on fera mieux réussir tous les élèves dans des classes plus chargées avec moins d’heures de cours et moins d’enseignants formés, ni que les écoles, les collèges, les lycées fonctionneront mieux avec moins de personnels administratifs, de vie scolaire, sociaux, de santé, de psychologie ou d’orientation.
Cette année on a sacrifié les élèves en supprimant beaucoup trop de postes.
A cette rentrée, nous nous félicitons de la remontée des effectifs constatée dans les collèges.
On constate le même phénomène au plan national.
Une forte natalité c’est la garantie de la croissance pour le pays.
Or l’Education Nationale ne se donne pas les moyens de faire face à l’accroissement des effectifs.
On est face à une politique de régression, qui tourne le dos à l’intérêt des élèves.
Dans le Var, 276 élèves en plus se traduisent par seulement 452 heures en plus et un H/E qui n’a jamais été aussi bas.
S’il s’est légèrement amélioré en 2007/2008, il s’est très nettement détérioré à cette rentrée (1,219 !) et il faut remonter à une dizaine d’années en arrière pour en trouver un aussi mauvais…
Dans les collèges, la baisse des effectifs n’a donc pas permis d’amélioration,
bien au contraire.
Dans les documents, on trouve pour la première fois une page sur l’accompagnement éducatif dans les collèges.
Il s’agit là aussi d’annonces démagogiques.
Il est paradoxal de débloquer beaucoup d’heures supplémentaires pour l’accompagnement éducatif alors que les dotations horaires des établissements sont de plus en plus restreintes.
Développer les heures sup alors qu’il manque des personnels et des heures pour les établissements c’est particulièrement choquant.
La communauté éducative est excédée d’entendre le ministre s’exprimer sur les dispositifs périphériques alors que le coeur de notre métier est oublié.
Si on fait le parallèle entre le nombre de postes supprimés et l’augmentation des heures sup on peut affirmer sans crainte d’être démentis que les élèves ne sont pas gagnants.
Le ministère de l’éducation nationale va-t-il être rebaptisé ministère des heures supplémentaires et du hors temps scolaire ?
Les mesures prises depuis l’élection présidentielle ne vont pas dans le sens de la réussite de tous les élèves.
L’opinion publique ne s’y trompe pas puisque selon un sondage IFOP pour le journal Ouest France 69% des personnes interrogées jugent « justifiée » la mobilisation des enseignants.
Il n’y a pas si longtemps, Xavier Darcos et le gouvernement nous disaient que mettre de l’argent dans l’éducation c’était alourdir la dette de nos enfants…
Dans le contexte actuel de la crise financière ce type de propos est tout à fait indécent.
360 milliards d’euros soit disant destinés à éviter une crise financière auraient sans doute pu être investis dans ce qui est l’avenir d’une nation, c’est à dire l’éducation !
Derrière les suppressions de postes, il y a une politique de mise en concurrence des individus et des établissements lié au refus d’un effort collectif au service de la réussite de tous. Ce sont d’abord les inégalités qui vont s’accentuer avec ces choix budgétaires et la suppression de la carte scolaire.
Dans ce contexte aussi nous voulons rappeler notre opposition au SMA car, au delà de la restriction évidente de l’exercice du droit de grève, la FSU considère que le droit à l’éducation est largement supérieur au droit à l’accueil !
Le contexte de cette rentrée est caractérisé par des régressions sur l’ensemble des sujets et par un mécontentement croissant des personnels et des usagers face à la politique qui est menée.
Le dimanche 19 octobre a vu monter une formidable protestation. Plus de 40 organisations de l’Education, qu’elles soient syndicales, pédagogiques, relevant de l’éducation populaire ou encore de parents d’élèves ont rassemblé dans l’unité 80 000 manifestants à Paris pour défendre le service public d’éducation.
C’est une nouvelle étape qui témoigne que l’inquiétude et la colère sont réelles.
Nos syndicats ont décidé de se retrouver dès aujourd’hui pour décider des suites du mouvement.
Dans un climat déjà très tendu dans l’éducation, le gouvernement aurait tout intérêt à prendre la mesure de la mobilisation de dimanche dernier.
En effet, rien ne nous fera renoncer à une politique éducative ambitieuse qui réponde aux besoins des élèves, des familles et de la société.
Le soutien de l’opinion publique conforte notre combat en faveur de l’exigence d’autres choix pour l’école.