Déclaration FSU

CTPD Second degré du vendredi 20 mars 2009

Hasard du calendrier, ce CTPD second degré se tient au lendemain d’une grève interprofessionnelle à l’appel des huit organisations syndicales de ce pays, grève unitaire qui a été très bien suivie avec

des manifestations qui ont largement dépassé celles du 29 janvier et qui étaient pourtant qualifiée par la presse “d’historiques”.

Le quotidien Var Matin avait fait sa Une sur la “manif du siècle”.

Manifestation du siècle ou pas, ce qui est sûr c’est que celles d’hier à TOULON et à Draguignan ont largement dépassé celles du 29 janvier : 35 000 manifestants à Toulon et 4 000 à Draguignan.

La politique de ce gouvernement en matière de salaires, d’emploi et de services publics est largement contestée.

Le mouvement de protestation qui se prolonge depuis des mois est soutenu par une large majorité de l’opinion publique.

La surdité du gouvernement, sa volonté de ne pas répondre aux revendications se heurtera à la poursuite du mouvement social.

Ce gouvernement qui n’a aucune volonté d’instaurer un véritable dialogue social pense pouvoir mettre au pas les personnels en votant de nouvelles lois.

La grève est un droit constitutionnel et les attaques contre celui ci sont inacceptables.

Sans revenir sur la mise en place du SMA, vous savez tout le mal que nous en pensons, sur le fond comme sur la forme, sans revenir sur la proposition de loi pour son abrogation proposée par 24 sénateurs du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Parti de Gauche, votée par 155 sénateurs et repoussée par 181 sénateurs UMP le 20 janvier 2009, nous voulons exprimer notre consternation et notre indignation

à propos de votre courrier du 20 février aux enseignants retraités.

Consternation, car par votre courrier vous vous transformez en agent recruteur pour le compte des

collectivités locales.

Indignation, car c’est faire injure à nos collègues retraités en imaginant qu’ils puissent se prêter à

cette tentative de remettre en cause le droit de grève de leurs collègues.

Nous vous faisons remarquer que vous écrivez que “les mairies doivent élaborer une liste de

personnes sans qu’aucune qualification particulière ou diplôme ne soit requis”, c’est édifiant, c’est

effectivement la loi SMA et c’est un scandale !

Nous sommes convaincus que nos collègues retraités refuseront massivement de se prêter à cette

opération en montrant à la fois leur solidarité aux grévistes et leur attachement au Service Public et

Laïque d’Education.

Pour ce qui nous concerne, nous continuons de refuser les fermetures de postes dans la Fonction

Publique et dans l’Education Nationale notamment celles du second degré que nous allons aborder

aujourd’hui.

Dans notre académie, la copie du Recteur ne mérite certainement pas la moyenne et aurait besoin

d’être retravaillée ! Avec 122 suppressions d’équivalents temps plein, nous restons derniers pour le

taux d’encadrement en lycées et antépénultièmes en collèges.

Nous pouvions penser qu’avec quelques centaines d’élèves en plus, nous n’allions pas perdre

d’heures.

Or, malgré une démographie pourtant positive, l’administration supprime 20 postes auxquels il en

faut en rajouter 34 au titre des emplois auprès du recteur et 68 pour les remplacements.

Combien de temps devrons-nous supporter d’avoir des élèves en plus et des suppressions de

postes ? Que devient donc notre enseignement public ? Les principes d’égalité qu’il affichait sont

piétinés au nom de la raison économique !

L’absurdité atteint son comble quand on sait que des disciplines dites en surnombre, comme par

exemple les CPE, n’ont plus aucun remplaçant de disponible, qu’on recrute des AED pour faire

office de CPE et qu’à chaque nouvelle ouverture d’établissement, on redéploie les CPE en poste

ailleurs pour les placer sur les établissements qui ouvrent.

Pour les collèges du Var, nous avions préparé la rentrée 2008 avec une prévision de 41 343 élèves.

Pour la rentrée 2009, l’Inspection Académique prévoit 296 élèves de plus et ….. 52 ouvertures pour

87 fermetures, soit un solde négatif de 35 postes !

Les postes ont apparemment été fragilisés lors de la préparation de la rentrée 2008.
Pour ne pas afficher un trop grand nombre de fermetures, conséquence de l’augmentation des

heures sup, vous avez multiplié les postes sur deux établissements avec compléments de service.

Ainsi, cette année avec un H/E (nombre d’heure par élève) qui se maintient et des élèves en plus, on

constate que nombre de postes vont fermer et que des collègues seront en mesure de carte

scolaire.

Il est inadmissible que des postes à complément de service sur des communes différentes (et qui ne

sont donc pas réglementaires) se multiplient

On ne peut pas, d’un côté, vouloir donner plus de fluidité au mouvement intra académique et, d’un

autre, fermer des postes à 15 , 16 ,17 heures. L’administration n’hésite pas, dans cette perspective, à

créer des postes avec des compléments de service non réglementaires mais par contre, ne revient

pas sur la ventilation heures sup /heures postes.

Rien n’est fait pour améliorer les conditions de travail des collègues et des élèves au nom du

dogme des heures sup : on préfère mettre à mal le travail des équipes pédagogiques, enlever

parfois le seul prof d’arts plastiques ou d’italien … d’un établissement mais, encore une fois, on

n’hésite pas à « oublier » le décret de 50. Les collègues qui ont contesté leur complément de service

cette année ont eu gain de cause sans même aller au TA mais simplement en envoyant au recteur

un « recours gracieux » : que se passera-t-il si plus de collègues contestent ? quelle économie allez-

vous faire si les compléments de service non réglementaires ne sont pas effectués par des

collègues qui vont « tomber » sur ces postes au mouvement alors qu’ils n’en veulent pas ?

En tout état de cause, nous serons auprès de nos collègues et nous n’hésiterons pas à les soutenir

jusqu’au Tribunal Administratif.

Nous souhaitons vous rappeler que de nombreuses académies ont été condamnées durant cette

année scolaire et elles reviennent sur ces compléments de service.

Autre sujet de contestation : un certain nombre de CA n’ont pas respecté les délais et certains CA

ont été réunis après l’édition des documents de l’inspection académique pour ce CTPD !!!

Certains n’ont même pas été réunis du tout… C’est à dire que des chefs d’établissements ont effectué

des remontées, sans réunion, donc sans les avis des CA.

C’est inadmissible et nous vous demandons de les rappeler à la la loi.

Enfin, nous tenons à apporter notre soutien au principal qui a été agressé en portant secours à un

élève de son établissement et souhaiter qu’il y ait plus de personnel de vie scolaire dans les

établissements, ce qui serait plus efficace que les beaux discours ministériels.