Déclaration FSU CDEN 22 octobre 2007

Cette rentrée est marquée par les annonces de milliers de suppressions de postes dans la Fonction Publique et dans l’Education Nationale alors que l’urgence c’est d’améliorer la réussite scolaire de tous les jeunes et de faire en sorte que le système éducatif soit en capacité de remédier à l’échec scolaire pour des milliers de jeunes en difficulté.

Pour la FSU, l’avenir des enfants d’aujourd’hui se joue dès la maternelle, il se joue dans des classes moins chargées, il se joue dans un Collège pour tous, il se joue avec une meilleure cohésion de la communauté éducative, il se joue avec des enseignants mieux

formés, il se joue enfin avec une politique éducative ambitieuse aux antipodes de celle qui nous est imposée…

Nous voulons rappeler cette curieuse arithmétique du ministère qui consiste dans le second degré (avec 20 000 élèves en moins prévus) à supprimer un poste pour 2 à 3 élèves de moins, alors que dans le premier degré (avec 40 000 élèves de plus prévus) le ministère ne crée qu’un poste pour 54 élèves de plus !

Pour revenir à notre département, concernant le 1er degré, il y a une baisse d’environ 420 élèves en maternelle (30 de moins que prévu) par contre l’augmentation attendue en élémentaire ne se réalise pas ( -13 élèves au lieu des +177 prévus).

Cependant, même si le P/E augmente, il est toujours en retard par rapport aux AM et par rapport au P/E moyen national.

Concernant le taux d’encadrement du VAR, il ne s’améliore pas en maternelle entre 2006/07 et 2007/08 et, s’il s’améliore légèrement en élémentaire, nous faisons le même constat que l’an dernier, avec 23,42 en 2007/08, il est plus mauvais qu’en 2003/04 et y compris plus mauvais qu’en 2002/03 (23,26) qui n’apparaît plus sur les documents (seulement les 5 dernières années) concernant le second degré, la FSU souligne que malgré la baisse des effectifs constatée ces dernières années, le H/E initial du département ne s’améliore pas tandis que le H/E de

rentrée se détériore par rapport aux deux dernières années.

Or, notre académie se classe 26ème sur 30 pour les collèges.

L’an dernier, toujours sur le niveau collège, nous étions au 24ème rang. On aurait pu espérer que la baisse des effectifs permette une amélioration : cela n’est visiblement pas le cas bien au contraire.

Selon les chiffres ministériels, la remontée démographique est effective dès cette année sur le niveau sixième. On ne le constaterait pas dans le Var. Il convient de s’interroger sur l’évolution de notre département. La situation de l’immobilier et la cherté des loyers sont elles à l’origine du départ d’une partie de la population qui feraient du Var un département atypique ?

Nous avons fait part lors du CTPD de ce matin de notre indignation quant à l’insuffisance des postes médicaux-sociaux. En ce qui concerne les médecins scolaires, des missions pourtant obligatoires dans les textes ne sont plus assurées. Vu les difficultés à pourvoir les postes vacants de médecins, il est signalé à certains établissements que certaines missions ne pourront désormais être effectuées partout, notamment “les examens à la demande” et “les bilans de santé des élèves de 6 ans effectués en Grande Section de maternelle ou en cours préparatoire”. C’est tout simplement scandaleux !

Précarité et EVS : l’emploi précaire se développe dans l’éducation nationale. Concernant les emplois EVS, nous nous interrogeons sur l’avenir de ces personnels et nous rappelons que nous revendiquons des emplois perennes. Il y a pour ces personnels des problèmes de renouvellement de contrats. Pour ce qui est des EVS qui exercent des

missions de vie scolaire dans les établissements du second degré, leur nombre doit être diminué de 50% d’ici janvier 2008, ce qui va poser de graves problèmes.

Sur la semaine de 4 jours et le samedi libéré, nous condamnons l’annonce du Ministre Darcos. En effet, elle ne repose sur aucune concertation, elle conduit à une réduction de l’offre d’enseignement donné aux élèves et elle entretient savamment le flou sur la

contrepartie demandée aux enseignants.

De même, nous contestons les mesures d’extension de semaine à quatre jours décidées par l’IA dans le Var (notamment Saint Zacharie) prises sans l’accord de la totalité des conseils d’écoles.

Concernant l’ouverture de l’école privée hors contrat de Carqueiranne, nous vous informons que la FSU fait partie de l’ Observatoire méditerranéen de la laïcité qui s’est créé et que nous serons vigilants sur cet enseignement privé intégriste : conformité du projet avec le droit public, sécurité, financements…. Quel recrutement des élèves (ce ne

sont pas des élèves de Carqueiranne) ? Quel contrôle pédagogique sera exercé ?

A propos de la lecture de la lettre de Guy Môquet ce 22 octobre, nous dénonçons la surenchère médiatique (sur cette question comme sur beaucoup d’autres). Nous refusons toute forme d’ingérence et de récupération politique autour de cette question.

Dans l’Education Nationale ce sont 11 800 suppressions de postes qui sont annoncées pour le budget à venir : ces suppressions mettent gravement en danger l’offre d’éducation, la capacité d’assurer la réussite de toutes et tous et la lutte contre les inégalités. Nous

risquons de voir la situation déjà difficile de notre académie et notre département se dégrader encore plus fortement. Nous rappelons que les suppressions de postes dans l’Education nationale s’inscrivent dans les 22 700 suppressions de postes dans la Fonction Publique. L’Etat ne se donne plus les moyens d’assurer ses missions de service

public.

La journée d’action du 18 octobre fut dans ce contexte une première mobilisation qui préfigure les actions à venir dans la Fonction Publique et dans l’Education Nationale.

Le jeudi 18 octobre, nous étions dans la rue pour défendre l’emploi, la solidarité, le pouvoir d’achat, les retraites, les services publics et la protection sociale.

Une lettre ouverte au Président de la République centrée sur la problématique de la réussite scolaire de tous les jeunes a été signée par la quasi totalité des organisations syndicales enseignantes, lycéennes et étudiantes ainsi que par la FCPE et diverses associations. Une motion commune a été lue par la FCPE, nous demandons qu’elle soit mise aux voix dans ce CDEN.

D’autres actions unitaires sont en préparation courant novembre à la fois dans la Fonction Publique et dans l’Education.

Parce que nous voulons une politique éducative ambitieuse faisant avancer notre école publique, en mettant au coeur la réussite de tous les jeunes, nous continuerons à exiger d’autres choix, un autre budget et une autre politique.

Pour terminer, nous voulons rappeler qu’aujourd’hui, à Aix en Provence, se tient le procès de notre camarade Florimond Guimard, enseignant et militant de RESF. Nous tenons devant cette instance à l’assurer de notre total soutien.