Déclaration FSU 22 octobre 2007 CTPD Second degré
Cette rentrée est marquée par les annonces de milliers de suppressions de postes dans la Fonction Publique et dans l’Education Nationale alors que l’urgence c’est d’améliorer la réussite scolaire de tous les jeunes et de faire en sorte que le système éducatif soit en capacité de remédier à l’échec scolaire pour des milliers de jeunes en difficulté.
Pour la FSU, l’avenir des enfants d’aujourd’hui se joue dès la maternelle, il se joue dans des classes moins chargées, il se joue dans un Collège pour tous, il se joue avec une meilleure cohésion de la communauté éducative, il se joue avec des enseignants mieux formés, il se joue enfin avec une politique éducative ambitieuse aux antipodes de celle qui nous est imposée…
Pour revenir à notre département et aux documents qui nous sont présentés, la FSU souligne que malgré la baisse des effectifs constatée ces dernières années, le H/E initial du département ne s’améliore pas tandis que le H/E de rentrée se détériore par rapport aux deux dernières années.
Or, notre académie se classe 26ème sur trente pour les collèges. L’an dernier, toujours sur le niveau collège, nous étions au 24ème rang. On aurait pu espérer que la baisse des effectifs permette une amélioration : cela n’est visiblement pas le cas bien au contraire.
Selon les chiffres ministériels, la remontée démographique est effective dès cette année sur le niveau sixième. A n’en pas douter, notre département va bientôt suivre cette pente. Dans l’Education Nationale c’est 11 800 suppressions de postes qui sont annoncées pour le budget à venir : ces suppressions mettent gravement en danger l’offre d’éducation, la capacité d’assurer la réussite de toutes et tous et
la lutte contre les inégalités. Nous risquons de voir la situation déjà difficile de notre académie et notre département se dégrader encore plus fortement. Nous rappelons que les suppressions de postes dans l’Education nationale s’inscrivent dans les 22 700 suppressions de postes dans la Fonction Publique. L’Etat ne se donne plus les moyens d’assurer ses missions de service public. La journée d’action du 18 octobre fut dans ce contexte une première mobilisation qui
préfigure les actions à venir dans la Fonction Publique et dans l’Education.
Nous le constatons dans les documents du CTPD, l’enveloppe horaire destinée au second dégré est particulièrement réduite. Lors du CTPD de prépartion de rentrée déjà, avec le peu d’heures disponibles, les établissements ont géré la pénurie et les conditions d’enseignement se sont dégradées. Pour compenser les déséquilibres de rentrée des heures sont données, d’autres enlevées, mais la pénurie en heures
est telle que la situation des établissements s’est encore dégradée. Ainsi 16 collèges ont un H/E inférieur à 1.18 (le plus bas prévu lors du CTPD de préparation de rentrée).
Alors que les heures destinées à l’accueil des élèves handicapés n’ont pas diminué en volume, le nombre des EVS qui assurent des missions de vie scolaire dans les établissements du second degré a été diminué de moitié. Ces emplois “Borloo” présentés à leur création comme un moyen efficace de réduire les inégalités tout en créant de l’emploi sont en train de disparaître (50 % en moins).
Est-on dans une politique à si court terme que les emplois sont associés à un ministre et qu’ils disparaissent lorsque ce dernier change de ministère ?
Enfin, nous souhaitons faire part de notre indignation quant à l’insuffisance des postes médicaux-sociaux. Des missions pourtant obligatoires dans les textes ne sont plus assurées. En ce qui concerne les médecins scolaires, une circulaire du 24 septembre 2007, émanant de l’IA, concernant leurs missions (priorités 2007 / 2008) précise “que les difficultés à pourvoir les postes vacants de médecins” vous
contraignent à prioriser leurs missions ! il est signalé à certains établissements que certaines missions ne pourront désormais être effectuées partout, notamment “les examens à la demande” et “les bilans de santé des élèves de 6 ans effectués en Grande Section de maternelle ou en cours préparatoire”.
Le jeudi 18 octobre, nous étions dans la rue pour défendre l’emploi, la solidarité, le pouvoir d’achat, les retraites, les services publics et la protection sociale.
Une lettre ouverte au Président de la République centrée sur la problématique de la réussite scolaire de tous les jeunes a été signée par la quasi totalité des organisations syndicales enseignantes, lycéennes et étudiantes ainsi que par la FCPE et diverses associations.
D’autres actions unitaires sont en préparation courant novembre à la fois dans la Fonction Publique et dans l’Education.
Parce que nous voulons une politique éducative ambitieuse faisant avancer notre école publique, en mettant au coeur la réussite de tous les jeunes, nous continuerons à exiger d’autres choix, un autre budget et une autre politique.
Enfin, nous tenons à vous faire remarquer que nous avons reçu tardivement la convocation et les documents préparatoires à ce CTPD, ce qui explique que certains des membres de notre délégation sont excusés. En effet, les documents sont datés du 10 octobre, ils ont été expédiés le vendredi12 octobre et ils ont été reçus le lundi 15 octobre, moins de huit jours avant le CTPD.