La colère des enseignants des collèges et des lycées.

Grève mardi 18 mars à l’appel de l’intersyndicale du second degré.

La préparation de rentrée 2008 est marquée par les suppressions de postes, une augmentation importante des heures supplémentaires, des options ou des classes entières qui disparaissent et des effectifs qui grimpent. Lycées bloqués, distributions de tracts, rassemblements, actions d’établissements … la colère des personnels de l’éducation est visible partout. Le SNES soutient les actions dans les établissements et appelle à les développer partout.

Plus de la moitié des Conseils d’Administration constatant qu’il était impossible de faire une rentrée 2008 dans de bonnes conditions ont rejeté la DGH de leur établissement c’est-à-dire la dotation horaire et sa répartition qui organise les enseignements de chaque collège et lycée.

Concrètement, dans le département du Var, pour les collèges, l’Inspection Académique annonce 133 suppressions de postes pour 17 créations, soit un solde de 116 suppressions. La baisse démographique de 235 élèves ne justifie pas ce nombre élevé : 235 élèves correspondent à 16 postes selon les critères du département. Les enseignants titulaires vont être déplacés, les non-titulaires (vacataires, contractuels) vont connaître le chômage. De plus, une centaine de collègues vont se voir imposer des services dans deux établissements différents, avec des temps de trajets qui peuvent être importants. Cela donne au final moins d’adultes dans les établissements, moins de temps pour travailler en équipe et si peu de respect pour les personnels de l’Education Nationale qui voient, de plus, leur pouvoir d’achat ne cesser de dégringoler.

Dans les lycées, l’offre de formation est réduite à une peau de chagrin (options qui disparaissent, regroupements d’élèves de niveaux scolaires différents en langues pour gagner des heures …) et l’augmentation des heures supplémentaires produit les mêmes effets qu’en collège. Les suppressions de postes annoncées aux Conseils d’Administration sont très nombreuses (19 suppressions annoncées au lycée du Coudon à La Garde, 14 à Langevin à la Seyne, 11 à Bonaparte à Toulon, 6 à Jean Aicard à Hyères…). Dans les lycées professionnels, la fin de la plupart des CAP et l’ « expérimentation généralisée » du bac pro en trois ans (le bac pro se préparait en 4 ans jusqu’à présent) va permettre des économies de postes à l’Etat mais laisse complètement de côté les élèves et leur besoin de formation.

La situation catastrophique de l’Académie en terme d’encadrement éducatif -28è académie sur 30- ne peut perdurer ! D’autant que le ministère lui-même reconnaît qu’il serait nécessaire de doter l’Académie de Nice de 224 postes supplémentaires pour rattraper la moyenne nationale ! Le ciel bleu et les palmiers ne compensent pas le manque de professeurs.

En fait si cette diminution de postes et ce redéploiement sont si importants c’est, entre autre, parce que M. Darcos, ministre de l’Education nationale a comme objectif de faire augmenter le nombre d’heures supplémentaires prises par les enseignants. Ceux-ci ont déjà renvoyés en nombre des courriers à leur hiérarchie précisant bien qu’ils refuseraient ces heures sup. Ainsi, c’est l’équivalent de 170 postes qui est distribué en heures supplémentaires. Au nom du « travailler plus pour gagner plus », on ferme des postes et on oblige les enseignants à faire des heures supplémentaires avec, à terme, la volonté de changer les statuts. C’est tout le sens des propositions du rapport Pochard (Bivalence, allongement du temps de travail, évaluation par le seul chef d’ établissement, heures supplémentaires comme seul levier de revalorisation) qui prépare les discussions avec le ministre sur l’évolution des statuts des enseignants, Xavier Darcos devant annoncer ses décisions en mai.

La rentrée 2008 est donc marqué par l’annonce de la suppression de centaines de milliers de postes partout en France alors que l’urgence c’est d’améliorer la réussite scolaire de tous les élèves et de faire en sorte que le système éducatif soit en capacité de remédier à l’échec scolaire pour des milliers de jeunes en difficulté. Pour le SNES-FSU, l’avenir des enfants se joue dans des classes moins chargées, dans un Collège pour tous, dans des lycées où l’offre de formation est diversifiée .. ; il se joue aussi avec des enseignants mieux considérés, respectés, travaillant dans des équipes stables et sur du long terme ; il se joue enfin avec une politique éducative aux antipodes de celle qui nous est aujourd’hui imposée.

Le 18 mars à l’appel de l’Intersyndicale du Second Degré, les enseignants, soutenus par les parents d’élèves de la FCPE, les lycéens manifesteront leur colère et s’opposeront à la casse du service public d’Education. Ils vous donnent rendez-vous, pour les soutenir, à 10h 30 place de la Liberté à Toulon.

La section départementale du SNES Var.