PARIS, 19 octobre 2009 (AFP)


Le président de l’université de Toulon Laroussi Oueslati et deux vice-présidents ont été suspendus lundi par la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse, pour « entrave » à l’enquête sur des dysfonctionnements dans le cadre d’un trafic présumé de diplômes. Dans cette affaire, une première enquête administrative commandée par Mme Pécresse avait conclu à de « graves irrégularités » de la part du président, à la suite de quoi la ministre avait demandé que la section disciplinaire de l’université du Sud Toulon Var soit saisie.

Mais compte tenu de « présomptions de dysfonctionnements internes

consécutifs à l’engagement de poursuites disciplinaires à l’encontre du

président », Mme Pécresse avait demandé le 30 septembre un rapport

d’enquête complémentaire.

« Le rapport complémentaire fait apparaître que le président et son

équipe de direction ont entravé l’enquête administrative, avec des mises

à l’écart, pressions, intimidations et menaces de représailles à l’encontre d’enseignants-chercheurs et de personnels de l’université et une saisine de documents qui peut laisser supposer une tentative de destruction de preuves », a indiqué le ministère de l’Enseignement supérieur lundi dans un communiqué.

En conséquence, M. Oueslati ainsi que Pierre Sanz de Alba, vice-président du conseil d’administration, et Yves Lucas, vice-président du conseil des études et de la vie universitaire, ont été « suspendus de leurs fonctions électives ».

L’enquête administrative initiale portait sur un trafic présumé de diplômes au bénéfice d’étudiants chinois. Une enquête judiciaire est par ailleurs en cours.

Dimanche à l’AFP, M. Oueslati avait déclaré qu’il passerait devant la

commission disciplinaire de son université « d’ici une quinzaine de jours ».

Mme Pécresse a décidé en outre lundi que MM. Oueslati, Sanz de Alba et

Lucas étaient renvoyés « devant la section disciplinaire d’une autre

université », et non celle de Toulon.