Monsieur Le Préfet du Var,

En France, les expulsions sont en hausse constante depuis 10 ans, plongeant les familles dans la spirale de l’exclusion et l’insécurité.

Le 15 Mars marque d’une pierre noire, la date fatidique de la reprise des expulsions.
Combien de familles vont se retrouver jetées à la rue, souvent issues de milieux modestes, salariées, avec des enfants, de personnes âgées, de chômeurs, de titulaires de revenus de solidarités.
Premières victimes de la crise économique et sociale actuelle.
Tandis que le pouvoir d’achat est en berne, que les allocations logements sont en baisse, jamais la charge logement, loyers + charges, n’a été aussi élevée et grève redoutablement les budgets de ces ménages.
La crise sociale est là, c’est une réalité, les licenciements massifs et l’arrivée prochaine d’un million de chômeurs en fin de droit, jettent des centaines voire des milliers de personnes dans l’endettement et vont multiplier le nombre d’expulsions. Ce n’est pas par hasard si un français sur deux craint la perte de leur logement.
Le désespoir est tel que l’on a vu des locataires attenter à leur vie devant l’ignominie que représente l’expulsion.
L’offre de logements est en baisse alors que des milliers sont vacants, par la manipulation spéculative des puissants trusts immobiliers.
La chute du budget d’état octroyé au logement et l’application de la loi Boutin vont encore aggraver la situation. Réduction par trois des délais d’expulsions, accélération des procédures.

Comment croire aujourd’hui que de véritables solutions de relogement et non pas d’hébergement, seront trouvées pour toutes celles et ceux qui seront mis à la porte rue ?

Le droit au logement opposable ne peut permettre de reloger ces personnes en détresse.

L’expulsion est une injustice, indigne de notre république.

Le gouvernement maintien son cortège d’exclusions et refuse toujours d’appliquer la loi de réquisition, alors que le nombre de logements vacants est en hausse .

Actuellement des maires de communes prennent leurs responsabilités et commencent à appliquer et à rendre des arrêtés anti-expulsions.

Il y a urgence, nos élus ont le devoir de refuser les expulsions locatives, pour assurer la protection de leurs concitoyens contre l’insécurité sociale et l’exclusion.

Des choix politiques doivent être faits, pour stopper la spirale de la précarité, de la pauvreté de centaines de familles. L’expulsion met en danger la santé, l’éducation et la sécurité des enfants, et relève d’un total mépris de convention internationale des droits de l’enfant.

Considérant que ces mesures sont totalement inhumaines, que l’insécurité sociale peut toucher chacun, considérant que ces mesures sont prises à l’encontre des personnes, des familles, des enfants,

considérant que le droit au logement est un droit fondamental reconnu par les lois,

Nous vous demandons, Monsieur le Préfet, de présenter un projet de délibération pour engager votre insitution dans une lutte contre l’exclusion du logement en déclarant :
Le Département du VAR « zone hors expulsion locative dont aucune personne ou famille ne sera expulsée pour des raisons économiques ou à cause des effets de l’insécurité sociale ».

Votre prise de position sera un point d’appui pour faire du logement une grande cause départementale et apporter une première réponse politique à cette urgence humaine et sociale.

Une délégation unitaire CNL, CGT, CFDT, FSU, LDH, ATTAC, vous propose une rencontre le Jeudi 25 MARS à 10 Heures.

Avec l’espoir de vous rencontrer,

Nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en l’expression de nos respectueuses salutations.