RASSEMBLEMENT UNITAIRE CONTRE LA RÉPRESSION DES MOUVEMENTS ECOLOGISTES ET SOCIAUX
Le mardi 20 juin dernier, au moins 18 personnes étaient arrêtées et placées en garde à vue suite à une grande opération policière présentée comme la conséquence d’une enquête sur l’action contre l’usine Lafarge dans les Bouches du Rhône, mais aussi suite à la manifestation de Sainte Soline. Dans la foulée deux personnes étaient incarcérées, l’une condamné à 10 mois fermes, et l’autre, un maraîcher de la Meuse, risque 7 ans de prison.
Le lendemain, mercredi 21 juin, le gouvernement annonce la dissolution des Soulèvements de la Terre.
NE LES LAISSONS PAS FAIRE !
Le mouvement des Soulèvements de la Terre a contribué en l’espace de deux ans à visibiliser davantage la nécessité vitale de protéger la terre des activités humaines destructrices. Préserver le vivant et lutter contre l’agro-industrie sont des objectifs que nous partageons avec ce mouvement. C’est pourquoi nous avons été côte-à-côte dans plusieurs actions d’envergure, dont celle contre LVMH à la Motte en août 2022, pour défendre la terre et l’eau, et sommes déterminés à nous battre pour la répartition équitable de ces communs.
Face à l’urgence sociale et climatique que le monde agricole vit de plein fouet, la Confédération paysanne s’est logiquement engagée, comme elle l’a fait tout au long de son histoire, à œuvrer collectivement avec des militant.es citoyens pour protéger les terres agricoles, nos droits sociaux et déployer l’indispensable transition agroécologique de notre agriculture.
Dès qu’un mouvement écologique s’attaque aux intérêts de l’agro-industrie, dès qu’un mouvement social lutte pour préserver ses conquis, il est aujourd’hui systématiquement criminalisé et durement réprimé. Ces derniers mois, la violence d’Etat apparaît davantage à nu, en s’abattant sur les militant.es du mouvement social et écologique. Le vrai visage du néolibéralisme se révèle en effet brutalement lorsque des intérêts capitalistes puissants sont menacés par un légitime désir de justice sociale et climatique, de plus en plus prégnant parmi la jeunesse.
La dissolution des Soulèvements de la Terre est une attaque directe à la liberté d’expression, d’opinion, d’association, de manifestation, aux droits humains, aux droits à l’eau et à l’alimentation et aux droits de l’environnement. Que ce soit par les observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme ou les experts de l’ONU, les autorités françaises sont unanimement décrites comme engagées dans une grave dérive anti-démocratique.
Les questions soulevées par les mouvements sociaux et écologiques ne disparaîtront pas par enchantement. Les problèmes auxquels nous faisons face restent entiers : dérèglement climatique, baisse continue du nombre de paysan.nes, effondrement de la biodiversité… Dissoudre l’opposition est un mirage inconséquent de la part du gouvernement. Les décideurs politiques doivent dialoguer et agir sur les causes de ces problèmes, plutôt que tenter de réduire au silence toutes les critiques du modèle socio-économique actuel.
Nous dénonçons la vague de répression qui s’abat sur le mouvement des soulèvements de la terre et ses alliés et nous appelons, avec toutes les forces progressistes, à se battre pour un monde meilleur qui préserve notre planète et qui protège les droits des paysan.nes, notamment leur accès à la terre et à l’eau.
Premiers signataires :
La Confédération paysanne du Var
Les amis des Soulèvement de la Terre – groupe local du Var
Les amis de la Conf’ Var.
Ligue des Droits de l’Homme Var (LDH)
Attac Var
Colibris 83 dracenie
Amap du flayosquet
Solidaires Var
SNJ-CGT 83
La France Insoumise Var (LFI)
Europe-Ecologie-Les-Verts Var (EELV)
Nouveau Parti Anticapitaliste Var (NPA)
Parti Communiste Français Var (PCF)
Fakir
FSU du Var