Vendredi 19 mars 2021, CTSD (Comité technique spécial départemental) devant entériner les créations et suppressions de postes par établissements et disciplines, la FSU a fait le constat que la situation, redoutée au vu de la baisse des moyens, notamment en heures postes, est bel et bien catastrophique.

Lors du CTSD du 25 janvier sur la répartition de la dotation horaire départementale, aux côtés des collègues durant la manifestation du 26 janvier et pendant les audiences demandées par les collèges et lycées varois, les représentant.e.s de la FSU ont dénoncé la baisse des moyens alloués au 2nd degré dans le Var, liée aux choix budgétaires catastrophiques du Gouvernement pour l’Éducation nationale : baisse globale des moyens alloués au 2nd degré. Avec -202 heures postes (hp) pour 281 élèves supplémentaires en lycée (post bac compris), -270,5 hp alors que les effectifs augmentent de 397 élèves en collège et -7 hp pour 27 élèves supplémentaires en LP. L’Inspection d’académie nous annonce devoir rendre 29,49 équivalent temps plein (ETP). Suite au CTSD du 25 janvier et après le travail des services de l’Inspection, le solde est de -28 postes, ce qui se décompose en 80 suppressions dont 33 sur postes occupés (MCS) et 52 créations, et une augmentation des compléments de service pour la rentrée 2021 avec 239 CSD/CSR (augmentation de 40% en collège et 12% en lycée).

Les chiffres présentés par l’Inspection d’académie du Var sur les postes dans le Var

Voici une synthèse de la proposition de l’Inspection d’académie pour les postes dans le 2nd degré varois :

– Collèges = suppressions de 16 postes (36 suppressions, dont 17 postes occupés entraînant une mesure de carte scolaire pour les collègues / 20 créations) ;

– Lycées (généraux et technologiques) = suppression de 10 postes (28 suppressions, dont 7 postes occupés entraînant une mesure de carte scolaire pour les collègues / 18 créations) ;

– Lycées et sections professionnels = suppression de 2 postes (16 suppressions, dont 9 postes occupés entraînant une mesure de carte scolaire pour les collègues / 14 créations).

La situation est particulièrement catastrophique pour certaines disciplines à l’échelle du Var : Anglais (7 suppressions en collège, dont 6 sur postes occupés), Mathématiques (10 suppressions en lycées et collèges), Technologie (5 suppressions en collèges, dont 3 sur postes occupés)… la liste est hélas très longue.

Les enjeux pour les collègues lors de la prochaine rentrée varoise

Comme chaque année, lors du CTSD création / suppression de postes, vos élu.e.s FSU ont récolté, grâce à leurs représentant.e.s locaux dans les établissements, le plus d’informations possible, afin d’atténuer la balance, extrêmement négative, des postes dans notre département. Ils sont les seuls à fournir un tel travail, qui peut paraître bien vain, tant la destruction des postes dans l’Éducation nationale est bel et bien un engagement affiché du Gouvernement faisant fi de la dégradation des conditions de travail et de réussite des élèves, mais qui a des conséquences non négligeables pour les collègues. Quand vos élu.e.s FSU proposent des créations ou des non-suppressions de postes, argumentées et solides, à l’Administration, leurs objectifs sont en effet clairs : limiter les mesures de carte scolaire en les évitant lorsqu’il existe une solution ou en veillant à ce qu’un poste de la même discipline existe ou soit créé à proximité ; garantir un nombre plus élevé de postes offerts au mouvement pour permettre à chaque enseignant.e d’exercer son droit à la mobilité, de pouvoir se rapprocher de sa famille, d’obtenir le poste qu’elle ou il vise parfois depuis longtemps…

Nous remercions donc à nouveau les représentants locaux de nos syndicats de la FSU pour leurs remontées, déterminantes pour les propositions portées au niveau départemental.

Les propositions de la FSU pour atténuer les conséquences désastreuses pour les collègues varois.e.s

Nous avons formulé plusieurs propositions à l’Administration, afin de limiter les effets, sur les postes, de la baisse inacceptable des moyens alloués au 2nd degré, en proposant les maintiens ou créations de postes, notamment dans les disciplines « en tension » (nombreuses mesures de cartes scolaires et/ou difficultés d’obtenir une mutation), y compris par le biais de postes à complément de service (nous sommes conscients que cette solution n’est pas idéale, mais représente tout de même un pis-aller par rapport au fait de se retrouver à des dizaines de kilomètres de ses proches) :

– création d’un poste en SVT au collège d’Aups ;

– création d’un poste en Anglais au collège de Carqueiranne ;

– création d’un poste en Histoire-Géographie au collège Léotard à Fréjus ;

– création d’un poste en Éducation musicale et chant choral au collège L’Esterel de St-Raphaël avec complément de service à Fréjus ;

– création d’un poste en Mathématiques au collège de Gassin ;

– création d’un poste en EPS au collège de Rocbaron (annulée par l’Inspection d’académie) ;

– création d’un poste de Technologie au collège de St-Cyr avec complément de service au Castellet ;

– création d’un poste de Physique-Chimie et d’un poste de SVT avec complément de service implanté au collège L’Herminier ou au collège de St-Mandrier ;

– maintien d’un poste de Lettres classiques au collège Curie en fonction des heures disponibles en Lettres en lycée ou en collège à La Seyne ;

– création d’un poste d’Espagnol avec complément de service à La Seyne implanté au collège L’Herminier ou au collège Éluard ;

– création d’un poste à complément de service à Toulon en Mathématiques au collège Pagnol de Toulon ;

– création d’un poste à complément de service à Toulon en Lettres modernes au collège Voltaire de Toulon ;

– création d’un poste en Mathématiques au collège de Vinon-sur-Verdon ;

– création d’un poste en SVT au lycée Raynouard de Brignoles ;

– création d’un poste en Anglais au lycée du Coudon à La Garde :

– création d’un poste en SVT au lycée du Coudon à La Garde ;

– création d’un poste en Lettres modernes au lycée du Golfe de St Tropez à Gassin ;

– création d’un poste en Anglais au lycée Jean Aicard à Hyères ;

– maintien du poste en EPS au lycée du Val d’Argens au Muy ;

– création d’un poste en Anglais avec complément de service à Toulon au lycée A-S Pic de Toulon ;

– création d’un poste en Mathématiques avec complément de service à Toulon au lycée A-S Pic de Toulon ;

– création d’un poste en Hôtellerie STC au lycée A-S Pic de Toulon.

Nous sommes conscients que nos propositions, même si elles étaient toutes acceptées par l’Administration, n’enlèveraient pas son caractère catastrophique à l’évolution des postes à la prochaine rentrée scolaire. Elles permettraient cependant d’obtenir une amélioration nette de la carte scolaire et des droits de mobilité des personnels par rapport à la proposition de l’Inspection d’académie : si l’ensemble de nos propositions était repris, la balance création / suppression de postes dans le Var passerait de -28 à -6. Chaque année, une bonne partie de nos demandes est acceptée. Nous espérons que cela sera encore le cas, tant la proposition initiale de l’Administration ne laisse augurer que d’énormes difficultés pour les personnels.

Dans l’immédiat, les élu.e.s FSU au CTSD, aux côtés des représentant.e.s de toutes les organisations syndicales présentes, ont voté CONTRE la proposition initiale de l’Inspection d’Académie sur les créations / suppressions de postes. Un nouveau CTSD se tiendra donc le jeudi 1er avril. Nous verrons alors si nos propositions ont été reprises par l’Administration.

Dans tous les cas, la FSU continuera à dénoncer le manque de moyens dans notre département, aux côtés des collègues, et continuera, à travers ses représentant.e.s à toutes les échelles, son travail pour l’amélioration des conditions de travail des personnels et des élèves !


Déclaration liminaire de la FSU

Ce sont plus de 100 000 enseignant.es qui étaient en grève le 26 janvier dernier pour porter leurs attentes et leurs demandes concernant la gestion de la crise sanitaire, les moyens nécessaires pour garantir partout à toutes et tous un service public de qualité, la revalorisation salariale « historique » toujours promise mais jamais concrétisée ou encore la politique éducative autoritaire poursuivie qui ignore l’expertise enseignante et creuse davantage les inégalités.

Depuis, sur le volet sanitaire, alors que les contaminations continuent de progresser et que le variant anglais, plus contagieux, devient majoritaire, le gouvernement tergiverse et les possibilités vaccinales restent très faibles. Pour éviter un reconfinement généralisé, il s’agirait dorénavant de «  tenir 4 à 6 semaines »   via une «  stratégie locale »  décidée « au jour le jour ». Concernant l’Éducation Nationale, le déni de la réalité est permanent et l’improvisation récurrente. Alors que les voyants sont au rouge, la vaccination des enseignant.es qui devait intervenir en mars selon le ministre de l’éducation nationale, est renvoyée sur le lent tempo général déterminé pour l’ensemble de la population, sans priorité pour les personnels.

Devant la gravité de la situation, le ministère ne prévoit d’autre mesure qu’une campagne de tests ciblée sur un panel d’écoles. Suite à nos diverses interventions et initiatives, le ministère a précisé que les tests devaient être pratiqués par des professionnels et non par les enseignant.es comme cela avait pu se faire dans plusieurs départements. Reste à régler toutefois la supervision de la passation, le volume de tests et la pertinence scientifique des écoles ciblées.

La FSU avec la FCPE et le collectif « école et familles oubliées » demandent publiquement des mesures d’urgence et une stratégie globale contre le Covid 19 en milieu scolaire. Et dans ce contexte où le ministère est fragilisé sur la légitimité évidente de la question de la vaccination, le lancement d’une vaste campagne pour obtenir une vaccination prioritaire des personnels des écoles s’impose.

Le contexte sanitaire met l’école en péril. Dans le même temps, les cartes scolaires départementales révèlent le manque criant de moyens pour assurer les remplacements, répondre à la fragilisation des élèves, assurer l’ensemble des apprentissages et au-delà mettre en œuvre une politique éducative qui soit celle de la réussite de toutes et de tous, notamment pour les enfants des familles populaires. Et que dire de l’orientation prise par le gouvernement sur la formation des enseignant.es. C’est inacceptable et la FSU dénonce avec force cette situation.

Si la question des moyens est mise en avant actuellement, il nous faut continuer de développer l’ensemble de notre plan d’urgence pour l’école. Le ministre ne peut faire oublier l’absence de tout embryon de loi de programmation pluriannuelle sur les salaires. La question du pouvoir d’achat reste prégnante. La FSU travaille actuellement à des perspectives de mobilisation, à la suite du 26 janvier et du 4 février. Dans la Fonction Publique,CGT, FSU et FA proposent à l’ensemble des fédérations de fonctionnaires une journée d’action le 6 avril prochain pour interpeller sur les besoins des services publics et l’arrêt du gel du point d’indice.

Une intersyndicale FSU, CGT, SGEN, UNSA, SNALC, SUD, s’est adressée au ministre pour dénoncer la dégradation des conditions de travail des AESH et exiger l’ouverture en urgence de négociations salariales et de discussions pour une reconnaissance du métier d’AESH. Ces organisations syndicales demandent que soit mis à l’ordre du jour du prochain CTMEN la présentation d’un bilan, attendu depuis des mois, des premières phases de la mise en œuvre des PIAL.

La FSU sera mobilisée avec les personnels le 8 avril afin de soutenir ces revendications, et nous appelons à un rassemblement ce jour là à 10h30 devant l’inspection académique.

Concernant le 2nd degré, les enseignants ont eu la confirmation, au travers de la dotation globale horaire, de l’intérêt que porte ce gouvernement à l’éducation de sa jeunesse et aux conditions de travail des élèves et des enseignants. Nous l’avons déjà dit lors du CTSD précédent, cette dotation départementale est scandaleuse. Cela se concrétise par des mesures de carte scolaire et des compléments de service et en même temps, expression chère à la « macronie », on impose des heures supplémentaires à des collègues. Non l’augmentation des heures supplémentaires ne compense pas la baisse de la dotation en heures postes. Cela a juste eu pour effet de bonder les classes. Même la crise sanitaire et les conditions d’enseignement dégradées n’auront empêché cette logique de réduction de postes dans l’Éducation Nationale. Avec une augmentation des effectifs prévue dans le second degré de 705 élèves, la déclinaison départementale de cette politique conduit à la suppression de 29 postes ! C’est inacceptable.

Certains chefs d’établissement ont continué de refuser de présenter les répartitions des moyens par disciplines, privant les représentants élus de tout amendement ce qui est contraire à l’article R 421-2 du code de l’éducation. On ne peut se contenter de présenter au vote les créations/suppressions de postes et les compléments de service alors que ces demandes sont pour partie la conséquence de l’emploi de la DGH ! Mais certains chefs d’établissement ont même décidé de ne pas faire voter les créations/suppressions de postes ou même de modifier une décision du CA ! Nous vous demandons, monsieur le Dasen, d’annuler les suppressions de postes non votées et de faire respecter les décisions des conseils d’administrations.

Pour conclure, les discours ronflants de notre ministre destinés à l’opinion publique sonnent bien creux auprès des personnels de l’éducation nationale et se heurtent à la réalité de ces actes. La FSU a réclamé une enveloppe budgétaire supplémentaire pour le second degré afin d’améliorer les conditions de travail des élèves et des enseignant.es.

L’Éducation Nationale est loin de réduire les inégalités entre les élèves et de proposer une Éducation Nationale Ambitieuse où tous les élèves ont les moyens de réussir. La FSU sera aux côtés des collègues et parents d’élèves en lutte afin d’obtenir une rentrée plus sereine. C’est incontournable, le gouvernement doit revoir sa copie !