Le Conseil Départemental de l’Education Nationale s’est réuni en Préfecture du Var le mardi 23 novembre au matin.

Il s’agissait de faire le bilan de la rentrée scolaire (voir compte-rendu du dernier Comité Technique), de renouveler les DDEN (Délégués Départementaux de l’Education Nationale) et de faire le point sur la modification de la sectorisation des collèges sur la commune de La Seyne. Sur ce dernier point, la FSU a voté contre la proposition du Conseil Départemental qui a refusé de s’appuyer sur les propositions des personnels et a fait le choix de la non mixité sociale.

 


Déclaration FSU au CDEN du 23 novembre 2021

Éducation, santé, justice, retraites, protection sociale, assurance chômage, sont des sujets qui résonnent dans les mobilisations de ce début d’année. L’augmentation de tous les salaires, l’abondance de moyens à la hauteur des besoins, l’amélioration des conditions de travail, sont aujourd’hui devenues indispensables alors que le gouvernement continue d’imposer un projet de société libéral qui va à l’encontre des besoins de toutes et tous.

Le budget 2022 s’inscrit dans la continuité de la politique mise en œuvre depuis le début du quinquennat. Il va encore aggraver les inégalités et affaiblir les services publics, alors que la crise a renforcé l’urgence en matière de besoins sociaux. La FSU dénonce les choix politiques de baisser les impôts des plus riches et de ne pas lutter contre l’évasion fiscale, qui privent l’État de moyens conséquents afin de financer les services publics. Au bout de cette chaîne, ce sont les citoyennes et les citoyens qui payent le prix fort, comme la fermeture partielle des urgences de l’hôpital public de Draguignan vient le rappeler.

Par ailleurs, la FSU s’indigne de la montée des discours qui propagent la xénophobie et rejettent les luttes sociales, féministes, humanistes et d’identités sexuelles. Nous étions dans la rue à Toulon samedi pour rappeler notre rejet de la haine et de la violence sur ces sujets.

La FSU s’est adressée au président de la République par lettre ouverte pour exprimer son indignation devant l’absence de réaction du ministre de l’Éducation nationale, face aux attaques orchestrées par certains médias contre l’École et ses enseignant-es. Après les propos de ce même ministre et ceux de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche accusant des universitaires ou des syndicalistes d’être « islamo-gauchistes », une nouvelle ligne rouge a été franchie. Ce climat de défiance et de stigmatisation doit cesser. Les enseignant-es  ne doivent pas être livré-es à la vindicte publique.

Nous condamnons les graves mises en cause contenues dans le dossier du Figaro du 12 novembre. Nous ne pouvons laisse dire que les enseignants endoctrineraient leurs élèves alors qu’ils font preuve d’un engagement sans faille au quotidien, pour leur réussite et leur émancipation dans le respect de la neutralité. Rappelons ici que la lutte contre le racisme, contre les stéréotypes de genres et les LGBTI phobies fait partie des missions assignées aux enseignants inscrites dans le code de l’éducation.

Concernant la situation sanitaire, nous estimons urgent de faire monter en charge le dispositifs de tests salivaires dans notre département pourtant pilote. La capacité actuelle n’est pas adaptée à l’augmentation des cas signalés.

Concernant le bilan de cette rentrée varoise dans le 1er degré, la FSU s’est exprimée au cours du Comité Technique Départemental du 18 novembre dernier. Nous tenons à souligner de nouveau le manque de moyens dans notre département. En effet, la dotation, certes positive, pour préparer cette rentrée 2021 n’était pas à la hauteur des besoins. Les maîtres surnuméraires, pourtant plébiscités par toute la profession, n’existent plus, le nombre d’enseignants remplaçants et personnels RASED est largement insuffisant, tout comme le nombre de places disponibles dans l’enseignement spécialisé. Des classes sont encore surchargées partout dans le Var ce qui a amené l’implantation légitime de moyens sur Sanary en dehors du Comité Technique. De plus, des enfants de deux ans n’ont pas trouvé de place dans nos écoles maternelles alors que cette scolarisation est un pilier de la réussite scolaire.

Concernant le 2nd degré, nous vous remercions pour la qualité des documents fournis.
Après 4 rentrées préparées par le ministre Blanquer, il est l’heure de faire un bilan… La réforme du lycée a créé le chaos dans les établissements. La structure classe a explosé, les classes sont surchargées. La suppression des épreuves nationales et terminales du bac, ainsi que Parcoursup ont créé des inquiétudes chez les élèves et leurs parents. Ces inquiétudes sontla cause de tensions, voire de pressions sur le corps enseignant. Le ministère a tenté de solutionner ce problème avec la création d’un plan local d’évaluation dans chaque lycée, ce PLE est un carcan de plus que tente d’imposer notre administration. La solution est le retour à un baccalauréat national.

Enfin, nous souhaitons alerter ce CDEN sur les effets négatifs de la réforme du lycée sur la voie technologique. Nous pouvons constater un écart négatif au constat par rapport à la prévision dans toutes les séries de la voie technologique et cela n’est hélas pas la première année. Depuis 2018, si les séries SCIENCES ET TECHNOLOGIES DU MANAGEMENT ET DE LA GESTION et SCIENCES ET TECHNOLOGIES DU DESIGN ET DES ARTS APPLIQUÉS parviennent à se maintenir, on peut constater une baisse des effectifs dans les autres séries technologiques, et notamment de manière alarmante pour les SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE LA SANTÉ ET DU SOCIAL (-10% entre 2018 et 2021) et STI2D (-25 % entre 2018 et 2021). Il est grand temps que de réelles discussions soient ouvertes sur les effets de la réforme du lycée, pour la voie technologique, comme pour la voie générale. »

Enfin, concernant le collège, ce dernier paye le prix fort de toutes les réformes Blanquer. Jamais les classes de collège n’ont été aussi chargées. Les baisses de DGH ont même conduit monsieur le Dasen à revoir les seuils de déclenchements d’ouverture de structures. Pour les deux tiers des collèges le seuil est désormais de 30 élèves et on constate à cette rentrée des classes à 31 élèves. Même l’éducation prioritaire a vu ses effectifs augmenter. Dans les collèges varois, hors SEGPA, nous notons une augmentation, au constat entre 2018 et 2021, de 1372 élèves, tandis que, dans le même temps, la dotation de fonctionnement des collèges baissait de 33h, voire de 300h environ si on considère qu’une part croissante de la dotation collèges a concerné l’implantation d’ULIS. Nous ne contestons évidemment pas le rôle des ULIS, mais nous ne pouvons que constater qu’en ces temps de restrictions budgétaires pour le 2nd degré, les conditions de travail des élèves et des enseignant-es, hors SEGPA et ULIS, se sont dégradées, avec la forte augmentation des effectifs par classe.
Il va falloir se poser la question de l’intégration des élèves de Segpa en sixième et des élèves des Ulis dans des classes déjà surchargées.

Quelle différence entre les discours ministériels et ce que vivent les enseignants tous les jours !