Monsieur le Préfet,

Mesdames et messieurs les membres du CDEN,

La FSU appelle à participer aux actions du 6 juin contre la réforme des retraites et, en amont de cette date, à faire de la semaine du 30 mai une semaine d’initiatives dans l’éducation pour exiger une autre politique éducative. Dans le Var, cette action prendra la forme d’un rassemblement unitaire mercredi 31 (jour du CSA ministériel) devant la DSDEN du Var. Il y a en effet urgence à agir pour mettre un coup d’arrêt aux politiques en cours qui dégradent le service public d’éducation et les droits sociaux de toutes et tous.

La réforme des lycées professionnels est emblématique de cette régression, elle vise une transformation profonde des métiers, des LP et des formations sur le modèle de l’apprentissage. Les jeunes des lycées professionnels ne sont plus considéré·es comme des élèves en formation mais comme une main-d’œuvre immédiatement exploitable. Quant aux personnels, pour les remercier de leur engagement : de vastes plans de reconversion en perspective et un pacte les incitant à mettre en œuvre la réforme.

Le manque d’ambition des politiques menées conduit à une crise de recrutement qui s’approfondit et contre laquelle la FSU porte des propositions. La problématique salariale est primordiale, l’ensemble des personnels subissent le gel de la valeur du point d’indice et l’absence de perspective de revalorisation. Pour les enseignant·es, CPE et PSY-EN, la revalorisation « socle » est insuffisante, même si le rapport de forces établi dans le mouvement retraites et l’action de ses syndicats ont permis d’obtenir des mesures qui n’étaient pas prévues dans le projet initial. Quant au Pacte, il n’est pas seulement une perspective d’alourdissement de la charge de travail, renforçant les inégalités entre les femmes et les hommes, mais il préfigure une explosion du statut et une désorganisation des écoles et établissements scolaires. La FSU appelle à refuser de s’engager dans le pacte.

C’est l’ensemble des personnels de tous les métiers de l’éducation qui doit être concerné par l’augmentation des rémunérations, notamment par l’extension des dispositions du « Ségur » à tous les personnels infirmiers et sociaux, la requalification des emplois et la revalorisation des carrières des personnels administratifs et techniques. Pour les AED et AESH, la perspective d’une fusion dans un cadre contractuel unique pourrait signifier un retour en arrière en termes de conditions d’emploi. La FSU demande la création d’un corps, une hausse conséquente de salaire et l’amélioration des conditions d’emploi des AESH.

Concernant la mixité sociale, les mesures annoncées étaient attendues pour réduire la ségrégation sociale à l’école. La séquence a été révélatrice des choix politiques faits par l’exécutif : des annonces reportées à de nombreuses reprises, puis réduites sur la forme au service minimum. Sur le fond, dans le public, le ministère propose un catalogue de « leviers à disposition » des recteurs et rectrices mollement encouragé·es à réduire de « 20% des différences de recrutement social entre établissements d’ici à 2027 » avec la création d’une instance spécifique alors que les instances académiques et départementales déjà existantes ont des prérogatives sur la carte scolaire. Cela souligne la faiblesse du plan envisagé. Plus grave : l’enseignement privé est soigneusement préservé de toutes mesures contraignantes. Il a même monnayé un semblant d’objectif de mixité sociale laissant entrevoir des financements supplémentaires, notamment des collectivités territoriales. Après plusieurs semaines de déclarations politiques, le ministre a donc renoncé sous la pression du réseau privé catholique qui jouit de relais au plus haut sommet de l’État pour garder ses privilèges, notamment le fait d’inscrire les élèves de son choix tout en bénéficiant des financements de l’État et préserver un entre-soi qui creuse les inégalités.

A propos de la direction d’école et des décrets d’application de la loi Rilhac, le ministère persiste dans son obstination à placer les directeurs·trices en extériorité des collectifs de travail. Sans définition explicite, l’autorité fonctionnelle se traduit par un rôle accru de « pilote » de l’école, concernant le fonctionnement comme les enseignements. Dans le « Pacte », un cap inacceptable est franchi en rapprochant les missions des directeurs·trices de celles des personnels d’encadrement. La FSU s’oppose à ces mesures brutales qui auront des répercussions sur le fonctionnement de l’école sans apporter de réponses aux problématiques posées telle que la charge de travail s’alourdissant constamment.

Concernant ce CDEN, la FSU s’exprimera en séance sur la sectorisation des collèges, mais nous souhaiterions obtenir les dernières informations en votre possession sur la reconstruction du collège des Pins d’Alep, notamment sur la réalisation du collège provisoire,